Quelle stratégie pour asseoir une véritable démocratie au Burundi ?
Opinion

@rib News, 06/11/2014

Elections 2015 : Pour un véritable changement de cap dans la gouvernance démocratique et socio économique du Burundi

Par Espoir Mwiteriteka

Dans quelques mois, les Burundais seront appelés aux urnes pour élire le Chef de l’Etat et les mandataires politiques : parlementaires et conseillers communaux qui présideront aux destinées de la patrie dans les cinq prochaines années.

De ces élections se dégageront une majorité et une minorité politique qui jouera le rôle de l’opposition parlementaire. Ces élections constituent sans aucun doute, une occasion pour tous les Burundais en âge de voter d’évaluer les réalisations de la majorité sortante et de se prononcer sur sa reconduction ou la nécessité d’une alternance.

Les élections démocratiques sont aussi une décomposition et recomposition des coalitions ou alliances entre partis politiques. Tous les arrangements d’alliances avant les élections doivent tenir compte des programmes politiques des différents partis politiques et de l’intérêt général des citoyens et du pays.

Quels sont les conseils à prodiguer aux hommes politiques, aux partis politiques et à toutes les forces vives de la Nation à la veille des élections de 2015? Quel est l’avenir du Burundi quant à la gouvernance démocratique et socio démocratique ? A quelles conditions la triple survie : physique, économique et politique (PEP) des hommes et femmes politiques actuels de l’opposition sera garantie après les élections de 2015 ? Qu’en est-il aujourd’hui de cette triple survie PEP des Burundais politiciens ou pas, des acteurs de la société civile et de certains ténors opposés à la politique actuelle ?

Quelle est la stratégie pour qu’à l’issue des élections de 2015 il y ait une chance d’asseoir une démocratie véritable, c’est-à-dire faire du Burundi un Etat de droit dans lequel tous les citoyens ont un mot à dire, dans lequel les droits et libertés sont respectés et la dignité du pays est défendue aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur ? Comment redonner de la dignité et de la grandeur au Burundi qui en perd de plus en plus ?

Mon objectif à travers ce préambule à une série d’autres articles est de faire un constat de la situation du pays et de lancer un appel à tous les patriotes et démocratiques burundais sans distinction de partis politiques pour sauver le Burundi qui est en danger. Le pays va très très mal !

Ce sont des patriotes et démocrates du CNDD-FDD qui devraient vaincre la peur et en premier se manifester. La situation dramatique du pays exige qu’aucun burundais ne devrait se dérober de ce devoir de citoyen responsable de défendre sa triple survie PEP et celle de toute la population. Ce n’est pas seulement une affaire des partis politiques de l’opposition mais de toutes les forces vives de la nation et en particulier les jeunes dont leurs intérêts et leur avenir sont menacés par la gestion chaotique de la Patrie.

Cette réflexion part de deux constats majeurs :

§  Le pays est sérieusement en danger à cause de la légèreté avec laquelle il est dirigé. Tous les Burundais assistent médusés, à sa descente aux enfers sur le plan sécuritaire, social, moral, économique, politique, etc. Bref, la Patrie est en danger.

§  Les minorités tant politiques qu’ethniques sont exclues du jeu politique et social, menacées dans leurs vies et leurs biens.

Ces constats sont tellement évidents et qu’ils n’auraient même pas besoin d’être faits. Les Burundais en parlent tous les jours dans leurs causeries aux bistrots et sur les réseaux sociaux. Le drame est qu’il en sort rien de concret pour décider et entreprendre une action en vue d’y remédier.

La gravité de cette situation exige que tous les patriotes et démocrates burundais sans distinction d’âge, de sexe, de religion, d’appartenance politique ou ethnique, d’origine régionale se donnent comme objectif de changement de cap dans la gouvernance démocratique et socio-économique à l’issue des élections de 2015. Ce changement de cap est possible à la seule condition que tous les Burundais comprennent la nécessité de s’investir et de participer activement dans un vaste mouvement de changement (VMC) autour d’un projet unique de « redonner de la dignité et de la grandeur au Burundi qui en perd de plus en plus. De contribuer à asseoir une démocratie véritable, faire du Burundi un Etat de droit dans lequel tous les citoyens ont un mot à dire, dans lequel les droits et libertés sont respectés et la dignité du pays est défendue aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mettre fin à l’impunité et défendre le pays contre toutes sortes de menaces qui risquent de l’affaiblir et contre lesquelles il n’est pas défendu pour le moment : détournements, corruptions, refus des libertés et des droits, pillages, braderie, divisions, appauvrissement, maladies, famine, chômage des jeunes, manipulation des juges, une insécurité entretenue et permanente. De relancer l’économie et de restaurer la confiance des bailleurs. De réconcilier les Burundais en paroles et en actes, etc.».

Ce VMC n’est possible que si les hommes et femmes politiques acceptent de se faire violence et de mettre de côté leur égo, de mettre en avant l’intérêt général de tous les Burundais et pas la recherche d’un raccourci pour s’enrichir sur le dos du bas peuple comme certains l’ont bien fait. Le peuple burundais souffre terriblement aujourd’hui et ne sait plus à quel saint se vouer.

Les Burundais et la communauté internationale attendent avec beaucoup de patience un message fort des patriotes et démocrates burundais: le lancement de ce VMC autour d’un projet crédible qui garantit la triple survie PEP de tous les citoyens burundais. Il reviendra au moment opportun à tous les animateurs de ce VMC de se choisir un organe dirigeant et un leader consensuel, rassembleur, visionnaire, charismatique, responsable, crédible et rassurant pour tous les Burundais et les bailleurs.

« Le plus bel idéal pour une génération, c’est de s’efforcer que la génération qui la suit puisse vivre et jouir de plus de beauté, de plus de bonheur ; c’est de réduire les causes de malentendu, les préjugés imbéciles, les souffrances superflues, les conflits inutiles ». (Olive Decroly, 1929) 

Espoir MWITERITEKA