Meurtres d’albinos : plusieurs condamnations, dont une à perpétuité
Justice

@rib News, 25/07/2009 – Source RFI

Des albinos attendent le verdict du procès des responsables de crimes rituels d'albinos, à Ruyigi le 24 juillet 2009.Après deux mois de mise en délibéré, le tribunal de grande instance de Ruyigi, situé à quelque 200 kilomètres à l'est de Bujumbura, a rendu son verdict, jeudi 23 juillet, dans le procès de onze hommes accusés d'être responsables de plusieurs meurtres d'albinos dans cette province de l'est du Burundi, la plus touchée par ces meurtres rituels.

Les albinos souffrent d’une maladie génétique caractérisée par une absence de pigmentation de la peau et sont souvent victimes de discriminations, voire de crimes rituels, dans plusieurs régions d’Afrique.

Sur la dizaine de personnes inculpées dans ce procès qui s'est déroulé il y a deux mois dans le petit tribunal de Ruyigi, proche de la frontière tanzanienne, huit ont été condamnés. Le principal accusé a été condamné à perpétuité et trois autres inculpés ont écopé de quinze ans de prison chacun pour tentative d'assassinat.

Le tribunal a également condamné un autre prévenu à sept ans de prison pour complicité. Deux autres en sont quittes pour une peine de deux ans de prison chacun et un dernier à un an ferme.

Le procureur Nicodème Gahimbare, qui représentait le ministère public au cours de ce procès, a estimé que la cour a suivi son réquisitoire malgré quelques acquittements. Selon le procureur, cette bande de tueurs avait semé la terreur de septembre 2008 à mars 2009 dans l'est du Burundi, en mutilant au moins onze albinos, dont les bras et les jambes étaient vendus à des sorciers tanzaniens, qui les auraient utilisés pour fabriquer des gris-gris.

Aujourd'hui, Monsieur Gahimbare estime que cette décision de justice sera dissuasive : "Maintenant que la justice a pris la bonne décision, je ne crois pas qu'on pourrait assister à d'autres cas."

Seul bémol : les prévenus, tous de simples paysans attirés par l'appât du gain selon l'accusation, ont comparu sans avocat. Ils avaient tous plaidé non coupable et demandé leur relaxe.