Révision inédite à la baisse des prix des produits pétroliers au Burundi
Economie

PANA, 19 novembre 2014

 Bujumbura, Burundi - Le ministère burundais du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme a surpris mercredi les consommateurs par l'annonce cette fois-ci, non pas de la hausse, mais plutôt de la baisse des prix de produits pétroliers à la pompe, suite à l’embellie sur le marché international de l’or noir.

Au mois de mai dernier déjà, le ministère en charge du commerce sortait une nouvelle structure des prix des produits pétroliers qui augmentait de 30 francs burundais, le litre d’essence super à la pompe, contre 20 francs pour celui du mazout.

Dans la nouvelle structure, le litre d’essence super perd 20 francs burundais pour revenir légèrement à 2.300 francs (près de 1,5 dollars us), tandis que celui du gasoil reste inchangé à environ 2.200 francs burundais (environ 1,4 dollars us).

Les consommateurs s'attendent à un impact positif sur les prix des autres produits transportés, contrairement à la révision à la hausse des prix des produits pétroliers qui provoquent généralement des surcoûts sur les biens et les services.

Les modifications des structures de prix des produits pétroliers dépendent aussi d’autres facteurs internes, comme les éléments qui composent les structures elles-mêmes des prix (relèvement des taxes et impôts), ainsi que les changements des taux de change des monnaies dans lesquelles le Burundi effectue ses achats, dit-on dans les milieux pétroliers à Bujumbura.

L’année dernière, le gouvernement a tenté d’amortir le choc pétrolier en renonçant à un million de dollars us qui provenaient des taxes et impôts mensuels sur les prix des produits pétroliers importés.

Les fluctuations du cours du dollar (la monnaie américaine d’importation) ou encore du shilling kenyan et du shilling tanzanien (monnaies des pays de transit) ont une influence sur la valeur dite «Coût, Assurance et Fret (CAF) des produits pétroliers rendus à Bujumbura.

Au niveau local, la dépendance aux produits pétroliers importés reste suspendue à la reprise et l’accélération des recherches dans le lac Tanganyika et ses environs qui avaient été intenses dans les années 1980, pour reprendre timidement ces derniers temps.

Les dernières recherches sérieuses remontent aux années 1980 par « AMOCO Production compagny » de Houston.

La compagnie américaine avait effectué des travaux importants dans la partie «onshore» de la concession burundaise du lac Tanganyika, avant de se désengager pour des raisons jusqu’ici inconnues.

Le lac est partagé entre le Burundi, la Tanzanie, la République démocratique du Congo et la Zambie, ce qui ne facilite pas la conclusion facile d’accords d’exploitation des gisements dormants de pétrole dans ce cours d’eau géopolitiquement sensible, disent les spécialistes du secteur pétrolier.

La récente découverte par l'Ouganda des hydrocarbures dans le Lac Victoria plus proche encore du Burundi pourrait aussi réduire les taxes à l’importation des produits pétroliers depuis les ports de Dar-es-salaam, en Tanzanie, et de Mombasa, au Kenya, soit à plus de 1.200 kilomètres de Bujumbura, selon les mêmes sources œuvrant dans le secteur pétrolier.