Burundi : rupture de contrat entre l’opposition et la CENI
Politique

PANA, 01 décembre 2014

Bujumbura, Burundi - Une "Alliance démocratique pour le changement" (ADC) d’une dizaine de partis politiques de l’opposition a annoncé, lundi, son retrait des opérations d’observation de l’enrôlement des candidats électeurs de 2015 pour protester contre l’"indifférence" de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur un certain nombre d’irrégularités de nature à fausser le fichier électoral

La Ceni est, notamment, accusée de fermer les yeux sur la distribution "anarchique" et à la "tête du client" par l'administration, des cartes nationales d’identité donnant accès à l’enrôlement qui seraient données prioritairement aux candidats électeurs de la mouvance présidentielle, a dénoncé le président de l’ADC, Léonce Ngendakumana, dans une conférence de presse.

Par ailleurs, les registres d’enregistrement des candidats électeurs font l’objet de "manipulations" du fait qu’ils sont gardés à domicile par les agents recenseurs à la fin de la journée de travail, a-t-il encore indiqué.

L’Adc compte également boycotter la réunion d’évaluation que la CENI comptait organiser à mi-parcours du recensement électoral qui a débuté le 24 novembre pour prendre fin normalement le 7 décembre prochain.

Le point de rupture arrive aujourd’hui à son comble après d’autres "scènes de ménage" de l’opposition qui avait encore dénoncé avec véhémence la mise en place des démembrements provinciaux et communaux de la CENI, en donnant une part belle aux représentants du parti au pouvoir.

L'ADC a toutefois rassuré les siens qu'elle n'entendait pas boycotter les prochaines élections pour ne pas rééditer le précédent de 2010 où l'opposition s'était retirée de la course électorale pour protester contre des "fraudes massives", sans en donner des preuves tangibles à ce jour.

Les opérations d’enrôlement sont entrées, lundi, dans leur seconde et dernière semaine sur un bilan mitigé de moins d’un million d’inscrits sur les listes électorales alors que la Ceni table sur des projections de quelque 4,2 millions de candidats électeurs potentiels pour l’année 2015.