Parlant de la question des terres et de la relance de l’économie, il a fait part de l’adoption par le Conseil des ministres, d’un texte en matière de politique foncière. Ce texte prépare la modernisation du Code foncier et vise à résoudre le problème des paysans sans terre. Il fait aussi l’inventaire des propriétés foncières gérées par l’État et aborde la question du retour des personnes déplacées sur leur lieu d’origine, a indiqué le Ministre.
« D’énormes progrès ont été accomplis depuis le premier rapport de la Commission de consolidation de la paix. Le dialogue entre tous les acteurs a donné des résultats positifs. Et le processus de démilitarisation entre dans sa phase critique », a dit, de son côté, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général pour le Burundi, Bintou Keita, qui intervenait par vidéoconférence.
« La paix n’est pas seulement l’absence de guerre ou de conflit », a poursuivi Bintou Keita, en soulignant qu’un environnement qui favorise la justice et l’harmonie sociale était la garantie de la stabilité sociale. Mme Keita, qui a salué l’intégration du Burundi dans la Communauté Est-africaine, a affirmé que « le prix payé pour les années de conflit et de violence était très élevé », d’où son plaidoyer en faveur de la prévention des conflits.
Les autres intervenants, composés de membres de la société civile et de représentants de gouvernements présents à New York et Bujumbura, se sont félicités de la nouvelle législation pénale et de la mise en place d’une Commission électorale indépendante au Burundi. Ils ont cependant demandé que soient poursuivis les efforts engagés dans la lutte contre la corruption. Le représentant de l’Union africaine a lancé un appel à la société civile, aux groupes religieux et au Gouvernement du Burundi pour qu’ils fournissent tous les efforts nécessaires « afin que les tragédies passées ne se répètent plus ». Il a lancé un appel à la sauvegarde du consensus qui a prévalu lors de la création de la Commission électorale indépendante, afin que la démocratie s’installe durablement au Burundi.
Dans ses réponses aux interrogations des participants, M. Nsanze a remercié les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Burundi pour leur appui, et il a souligné le désir de paix qui habite les Burundais. En ce qui concerne le cas d’Ernest Manirumva, il a révélé l’assistance apporté par Interpol et le FBI américain au Burundi dans ce dossier. Concernant les questions posées sur le statut de l’homosexualité, il a dit qu’il espérait que dans quelques années, « lorsque la société burundaise sera prête, l’homosexualité ne sera plus criminalisée dans le pays ».
Ont pris la parole à cette troisième session de la Commission de consolidation de la paix, les représentants de la Jamaïque (au nom du Mouvement des pays non alignés), de l’Afrique du Sud, du Rwanda, de la Belgique, de l’Allemagne, de la France. Depuis le Burundi, des représentants du corps diplomatique du Burundi et celui de la Belgique -en tant que représentant local de la présidence de l’Union européenne- se sont exprimés par vidéoconférence.
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