@rib News, 15/12/2014
Des milliers de partisans du leader des ex-rebelles des FNL ont envahi lundi les rues de la capitale burundaise (photo), pour accompagner Agathon Rwasa jusqu’au siège de la Cour d’appel qui l’avait convoqué.
Les manifestants voulaient ainsi protester contre "l'instrumentalisation de la justice par le pouvoir Nkurunziza". Mais le face-à-face devant les juges n’a pas eu lieu. La Parquet n’a finalement pas entendu le chef des FNL, le rendez-vous a été annulé sine die.
Le président des FNL, évincé par le pouvoir à la tête de son parti, devait répondre lundi à une convocation de la Cour d'appel de Bujumbura pour répondre aux accusations portées contre lui sur l’attaque contre un camp de réfugiés Banyamulenge (tutsi congolais) qui a fait plus de 150 victimes en août 2004 à Gatumba au Burundi.
Ce qui est, selon Rwasa, une preuve de plus que la justice se trouve sous les ordres de l’Exécutif burundais. Pour le leader de l’opposition, le pouvoir est en train de manipuler la communauté des Banyamulenge.
Il rappelle que Moise Nyarugabo, à la tête d'une partie de Banyamulenge qui réclament la tête de Rwasa, étaient eux aussi à l'époque ennemis de Nkurunziza. Celui-ci avait placé à la tête de l'unité pour la chasse des banyamulenge un colonel FDD connu sous le nom de l'Allain Guillaume Bunyoni, actuellement général et bras droit de Nkurunziza.
Le FNL ne comprend de lors pas depuis quand les Banyamulenge et les FDD se sont réconciliés pour devenir des amis et soutenir leurs revendications.
Sur les pancartes des manifestants de ce lundi à Bujumbura, on pouvait lire des informations selon lesquelles les Banyamulenges sont responsables de pas mal de crimes dans leur propre pays et que ceux-ci ne sont pas inquiétés.
On lisait également que les FDD devraient aussi dire au monde pourquoi ils ont décapité trois sœurs à Kamenge, ou forcé les gens à manger les excréments.
Les manifestants accusaient aussi le parti au pouvoir le CNDD-FDD de tuer les opposants dont les FNL, des MSD, etc. et de dilapider des richesses de l'Etat.
Au vu de l’immensité de la foule devant le bureau de la justice, le deuxième vice président Gervais Rufyikiri a été évacué par sa garde qui redouter de faire face à un tel effectif des manifestant en colère.
La police a accompagné les membres du FNL qui étaient derrière Rwasa. A son domicile, il a demandé aux sympathisants de retourner chez eux tout en les remerciant de leur soutien. [JMM]