Fraudes dans l'opération d’enrôlement : le pouvoir burundais en mauvaise posture
Politique

RFI, 22-12-2014

Burundi : réunion de la «dernière chance» pour l’avenir de la Céni

Au Burundi, la tension ne cesse de monter à la suite d’une opération d’enrôlement qui a pris fin la semaine passée, mais qui a été entachée de nombreuses irrégularités, reconnues par toutes les parties. Depuis, toute l’opposition exige la démission de la Commission électorale qui, elle, cherche à éteindre cet incendie.

La Céni a donc convié ce lundi matin toutes les parties intéressées à une réunion cruciale d’évaluation de l’enrôlement. Un rendez-vous que beaucoup, au Burundi, considèrent comme la « réunion de la dernière chance ».

L’opposition burundaise, pour une fois unie, est gonflée à bloc. Elle exige purement et simplement une démission de la Commission électorale nationale indépendante du Burundi, coupable à ses yeux de complicité avec le pouvoir ; des fraudes qui ont entaché l’opération d’enrôlement des électeurs. Et la réunion de ce lundi risque d’être houleuse.

Neuf des dix-huit partis d’opposition ont déjà annoncé la couleur, ils seront là pour exiger avant tout que la Céni ne dirige pas les débats : « Ils ne peuvent pas être juge et partie », martèle Evariste Ngayimpenda, au nom de l’opposition. Et elle pourra compter sur la société civile burundaise qui exige de son côté une annulation des résultats de l’enrôlement pour les mêmes raisons.

Le gouvernement du Burundi lui est en mauvaise posture. Il est responsable à travers son ministère de l’Intérieur des très nombreuses irrégularités observées dans la distribution des cartes nationales d’identité, indispensables pour se faire enrôler, et qu’il a fini par reconnaître. Mais sa position est on ne peut plus claire : « La loi ne prévoit nulle part une annulation des résultats de l’enrôlement », a tranché le président burundais Pierre Nkurunziza vendredi dernier.