Burundi : Des rebelles exécutés dans un huis-clos de plus en plus dénoncé
Sécurité

RFI, 04-01-2015

Burundi : une rébellion écrasée dans le sang

 Au Burundi, un groupe armé non encore identifié, évalué par la population à quelque 200 individus armés, a été attaqué par les forces de l’ordre en début de semaine, dans la province de Cibitoke, à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale Bujumbura.

Après plusieurs jours d’un combat sans merci, ce groupe rebelle aurait été écrasé dans le sang, dans un huis-clos de plus en plus dénoncé par la société civile et l’opposition. Pour mener leur attaque contre la rébellion, les forces de l'ordre burundaises sont passées par la RDC (Photo : vue de Vugizo, le dernier poste-frontière burundais avant d'entrer en RDC).

Le pouvoir burundais refuse purement et simplement de communiquer la moindre information sur le sujet tant que les opérations militaires sont encore en cours contre ce mystérieux groupe armé. En réalité, son objectif est très clair selon des sources concordantes : frapper fort et anéantir l’ennemi avant de parler. Et les forces de l’ordre, armée et police, appuyées notamment par des jeunes du parti au pouvoir, sont en passe d’y parvenir.

Selon un haut gradé de l’armée burundaise, ce sont quelque 120 hommes, armés de fusils d’assaut, d’un mortier de 60 mm, de cinq lance-roquettes et de plusieurs mitrailleuses, qui sont entrés dans le nord-ouest du Burundi à partir de la RDC, dans la nuit de lundi 29 à mardi 30 décembre.

Donner une leçon pour empêcher toute guerre civile

Après cinq jours d’une impitoyable chasse à l’homme, plus de 100 assaillants auraient été tués, dont une bonne partie exécutés, parfois à la machette, après leur reddition, essentiellement par les jeunes miliciens civils, dénonce la société civile et l’opposition burundaise. Les forces de l’ordre auraient perdu de leur côté une dizaine d’hommes, alors que quatre rebelles ont survécu. Leur interrogatoire est en cours.

Qu’est-ce qui justifie une répression d’une telle férocité ? De hauts gradés burundais expliquent qu’il fallait donner une leçon afin que plus personne n’ait envie de replonger le Burundi dans les affres de la guerre civile.