Attaque de Cibitoke et offensive contre les FNL en RDC : Y’aurait-il un lien ?
Opinion

@rib News, 06/01/2015

Kayinamura Beninka, un expert régional basé au Burundi, fait une liaison entre l’attaque rebelle à Cibitoke et l’offensive de la force onusienne contre les rebelles burundais des FNL basés à l’Est de la RD Congo.

Les Casques bleus appuyés par les soldats congolais ont lancé lundi un assaut sur les positions des FNL, proches de la frontière avec le Burundi. Dans la journée de lundi, le porte-parole de la Monusco a annoncé que les positions ont été prises sans résistances des FNL.

Les sources de la Société civile et des médias du Congo affirment que la plupart des éléments des FNL avaient quitté les positions bien avant les attaques, limitant ainsi les dégâts de leur coté.

Kayinamura Beninka, observateur de la politique régionale, pense que l’offensive de la Monusco et l’armée congolaise (FARC) contre les FNL figure dans la suite logique des autres attaques dirigées contre les groupes armés étrangers opérants dans l’Est du Congo.

Il pense que cette offensive onusienne aide à comprendre les récents affrontements à Cibitoke. Il estime que, visiblement, les FNL de Nzabampema avaient su qu’ils allaient être attaqués par la Brigade onusienne et les FARC et ont dû quitter leurs bases pour se réfugier au Burundi.

C’est ainsi que les FNL se seraient rendu au Burundi, passant par Cibitoke, une province qui est d’ailleurs proche de leurs positions à l’Est de la RDC.

Mais sur leur chemin, les combattants des FNL qui se dirigeaient vers la forêt de la Kibila, comme l’affirme l’armée burundaise, ont été fauchés par des balles des soldats burundais.

L’expert de la région des grands lacs et de ses mouvements armés estime que les informations délivrées par l’armée burundaise montrent que les FNL avaient comme intention de s’installer dans la forêt de la Kibila.

Ce qui, selon Beninka Kayinamura, explique la facilité avec laquelle les soldats de la Monusco et des FARC ont pris sans résistance les bases des FNL, qui étaient presque désertées.

Selon cet expert le fait que les FNL n’ont revendiqué l’attaque de Cibitoke relève d’une simple stratégie de communication. En effet, estime-il, les FNL ne s’attendaient pas à de pertes aussi énormes et à la fermeté de la population locale à Cibitoke et ont donc décidé de ne rien dire.

Beninka Kayinamura termine en disant que les politiciens burundais de l’opposition comme ceux de la majorité ont quelques traits communs.

Il déplore le fait que lorsqu’une attaque survient ils s’en servent pour accuser l’autre. Il trouve que le pouvoir a cherché à inculper les opposants, et ces derniers veulent de leur côté en profiter pour salir les membres de la majorité.

Avec l’attaque de Cibitoke, les opposants burundais se sont inquiétés parce que la police a arrêté pas mal d’entre eux et a même fouillé certains ménages des opposants suite à cette attaque.

Il ajoute aussi que les membres de l’Alliance des Démocrates pour le changement (ADC-Ikibiri) a de son coté accusé le pouvoir d’être à l’origine de ce problème de Cibitoke. L’un des leaders de l’opposition déclarant que les problèmes internes du parti au pouvoir seraient liés à cette attaque.

« Il faut que les politiciens burundais sachent que quand le malheur arrive ce n’est pas un avantage pour s’en profiter pour dénigrer l’autre » dit Beninka Kayinamura. [JMM]