Nouvelles locales du vendredi 9 janvier 2015
Nouvelles locales

@rib News, 09/01/2015

● Sécurité

- Alors qu’un rapport non encore publié des experts des Nations Unies vient d’accuser certains hauts gradés du service national des renseignements (comme le Général Adolphe Nshimirimana et le nommé Kazungu) d’avoir entraîné des jeunes Imbonerakure dans des exercices para militaires dans l’Est du Congo en 2014, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement du Burundi s’insurge contre ce rapport encore confidentiel et trouve qu’il s’agit d’un rapport mensonger comme d’habitude. Philippe Nzobonariba (photo) fait savoir que le gouvernement dont il est porte-parole n’a jamais nié la présence de ses soldats sur le sol congolais mais qu’aucun Imbonerakure n’a été mêlé aux activités de ces militaires. Il ne comprend donc pas comment ces experts ont pu confectionner un rapport aussi faux alors que même la MONUSCO a affirmé qu’il n’y a pas de civils burundais armés sur le sol congolais. [bonesha]

● Politique

- Les organisations de la société civile burundaise ont eu un entretien avec le vice-premier ministre belge et ministre des relations extérieures ce jeudi. Ils ont échangé sur le processus électoral en cours au Burundi et elles ont apprécié positivement l’aide que l’Union Européenne accorde au pays dans tous les domaines et plus particulièrement dans la préparation des élections. Mais, elles estiment que le processus électoral est entaché de pas mal d’irrégularités qui, si elles ne sont pas corrigées, risquent de conduire vers une situation déplorable. Elles ont ainsi demandé à l’Union Européenne de continuer d’appuyer le pays dans les domaines concernant directement la population, mais que pour le processus électoral. Pourtant, elles ont estimé qu’elle devrait attende que les irrégularités constatées lors de l’opération d’enrôlement des électeurs soient corrigées pour continuer de financer le processus électoral.

De son côté, Didier Randers a fait savoir que les observateurs de l’Union Européenne viendront très prochainement pour superviser le processus électoral. Il conseille les Burundais de respecter les accords d’Arusha et la Constitution afin d’éviter que la situation ne dérape pour arriver à conduire un processus électoral digne de son nom. Il a aussi ajouté que la paix dans la région des grands lacs africains préoccupe la communauté internationale puis qu’elle concerne pas mal de pays. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr]

- Le président du parti Uprona non reconnu par le ministère de l’intérieur reste persuadé que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) va organiser une réunion d’évaluation de l’opération d’enrôlement des électeurs comme demandé dans une réunion tenue entre tous les acteurs des élections. Selon Charles Nditije, le fait que la CENI leur a répondu sur la lettre qui demandait cette réunion en date du 6 janvier 2015 ; et qu’elle a fait savoir qu’elle y travaille déjà mais que cette date ne peut pas être retenue, montre que cette réunion aura bel et bien lieu. Il estime que même si la CENI serait en train de jouer la carte de distraction, cela va sans doute éveiller la conscience des autres partenaires pour qu’ils s’y penchent eux aussi et que ces  irrégularités seront corrigées. [bonesha]

- Le ministre de l’intérieur constate que les deux correspondances qu’il a adressées ce jeudi au président du parti UPD Zigamibanga aile Zed Feruzi ne sont pas du tout contradictoires. Lors d’une conférence de presse animée ce vendredi matin, Edouard Nduwimana trouve plutôt qu’il devrait en être félicité pour avoir évité que des gens s’affrontent à la permanence nationale de ce parti. Il ajoute qu’il a pris la seconde décision après que 19 des 23 membres du comité central de ce parti lui aient écrit une correspondance pour lui annoncer que le processus de réunification entre les deux ailes de ce parti n’a pas été convenue entre tous les membres de ce comité. Il admet que le président du parti UPD Zigamibanga reste bien Zed Feruzi mais qu’il faut que ce dernier s’entende avec son comité central pour que le processus de réunification de ce parti soit mené en collaboration avec tout le monde. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr/rtnb]

- De son côté, le président du parti UPD Zigamibanga estime que la décision de réunification de ce parti n’est pas la sienne, mais plutôt celle du comité central de ce parti et des représentants de 14 provinces sur les 17 qui composent le pays. Zed Feruzi précise qu’il a écrit une correspondance au ministre de l’Intérieur pour lui montrer la conformité de cette décision aux statuts de ce parti et ajoute qu’il a annexé sur cette correspondance la liste de 17 membres sur les 23 qui composent ce comité et qui soutiennent cette réunification. Il se dit donc persuadé qu’après que Nduwimana aura lu tous ces documents, il va constater la légalité et la conformité de cette décision à la volonté des organes légitimes de ce parti et que, par conséquent, il va les laisser procéder à cette réunification effective. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr]

- Lors de cette même conférence de presse, le ministre de l’Intérieur a annoncé que le congrès que le comité central du parti Uprona prépare pour dimanche le 11 janvier 2015 ne peut pas avoir lieu puisqu’il est contraire à la loi. Selon Nduwimana, le tiers qui a écrit pour convoquer la réunion est certes compétent mais à condition d’avoir préalablement demandé au président du parti de le faire mais en vain. Il fait donc savoir que les membres du comité central qui ont demandé la tenue de cette réunion ont donc brûlé les étapes et ajoute qu’il va demander à l’administration et à la police d’interdire la tenue de ce congrès. A la question de savoir pourquoi il reconnaît le pouvoir du comité central à l’UPD et qu’il le refuse à l’Uprona, il répond que les deux partis sont distincts qui n’ont pas les mêmes statuts et donc que les solutions ne peuvent qu’être différentes. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr/rtnb]

- Le parti Uprona aile de Charles Nditije estime que le ministre de l’Intérieur s’est trompé de destinataire en interdisant la tenue du congrès de ce dimanche. Selon Tacien Sibomana, ce ne sont pas lui, Jean Baptiste Manwangari et Bonaventure Gasutwa, qui ont demandé que ce congrès de l’Uprona ait lieu, mais une quarantaine de membres du comité exécutif du comité central de 2009 ; soit plus de 60% alors même que les statuts en exigent seulement 1/3 soit un peu plus de 30%. Il ajoute qu’ils se sont basés sur l’arrêt de la Cour de justice de la communauté est-africaine et de la Cour suprême du Burundi pour demander la tenue de ce congrès. Il précise également qu’ils ont choisi de convoquer le congrès conformément aux statuts de ce parti qui, selon lui, n’exigent pas la consultation préalable du président du parti ; mais qu’il s’agit d’une option.

Réagissant à ce qui se passe au sien du parti UPD Zigamibanga, Tacien Sibomana estime qu’il s’agit d’une preuve de plus que le gouvernement, via le ministre Nduwimana, est à l’origine des problèmes qui minent les partis politiques et, de ce fait, constitue un obstacle réel à la réunification des partis politiques divisés. Il trouve que dans le cas de l’UPD, le ministre a écrit une lettre qu’il a remise par la main droite alors qu’avec la main gauche, il poussait des spéculateurs. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr]

● Société

- L’Association Burundaise des Radiodiffuseurs (ABR) a adressé ce jeudi un message de condoléance à la France via son ambassadeur accrédité à Bujumbura suite à la fusillade des journalistes du journal Charlie Hebdo survenue ce mercredi. Selon le président de cette association, ceux qui ont commis ce forfait sont des hommes sans aucun sens du respect de la vie d’autrui et de la profession de journalisme. Vincent Nkeshimana condamne ainsi énergiquement cet acte et lance un message de condoléance à l’égard de la France, des familles éprouvées et du monde journalistique et plus particulièrement du journal Charlie Hebdo. Il trouve que les tueurs n’avaient pour objectif que faire disparaître cette équipe et estime qu’il s’agit d’un acte des terroristes qu’il faut combattre partout où ils se trouvent. Ajoutons que les médias burundais ont observé trois minutes de silence ce jeudi matin en signe de solidarité aux médias français. [rtnb/bonesha/rtr/rpa/isanganiro]

● Economie

- L’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO) s’insurge contre la mesure de hausse de la taxe sur l’utilisation du téléphone portable en raison de 42Fbu par minute. Selon le président de cette association de la société civile, il s’agit d’une mesure qui n’a pas été pensée, mais qui a été instaurée dans l’unique but de vouloir récolter de l’argent dans le cadre d’exécution du budget de 2015. Pierre Nduwayo trouve que l’économie des familles n’est pas du tout au bon fixe et que ce n’était pas le moment opportun de penser à une telle hausse étant même donné que le téléphone portable n’est pas un objet de luxe. Il voit qu’une telle mesure devra sans doute avoir une incidence négative sur les recettes publiques contrairement aux aspirations du gouvernement. Il demande ainsi à la population de diminuer l’utilisation de cet objet afin de montrer au gouvernement que ce qu’il a voulu n’est pas réellement ce qui s’est passé. [bonesha/rtr]