L'opposition exige une enquête internationale sur l'attaque de Cibitoke
Politique

@rib News, 09/01/2015 – Source Xinhua

Après l'attaque des communes de Murwi et de Bukinanyana en province de Cibitoke dans l'ouest du Burundi la semaine dernière par un groupe de rebelles burundais, 18 partis d'opposition burundaise ont exigé vendredi, lors d'une conférence de presse, la mise en place d'une commission indépendante d'enquête judiciaire pour éviter des spéculations sur les commanditaires de cette attaque.

"La seule solution, c'est de mettre en place une commission internationale d'enquête judiciaire", a martelé Léonce Ngendakumana (photo), président du Front pour la Démocratie au Burundi (FRODEBU), président de la coalition politique de l'opposition, l'Alliance des Démocrates pour le Changement (ADC-Ikibiri).

Pour lui, cette attaque est intervenue au lendemain d'un atelier d'évaluation des opérations d'enrôlement des électeurs pour les élections de cette année, où le processus d'enrôlement a été entaché, selon lui, de nombreuses irrégularités et des fraudes.

"Ces attaques de Cibitoke ont éclipsé toutes les préoccupations liées aux élections pour permettre à la Commission Electorale Nationale Indépendante de poursuivre les prochaines opérations dans une totale opacité", a souligné M. Ngendakumana.

Les acteurs politiques de l'opposition et de la société civile craignent que de par des propos déjà tenus par les gens proches du pouvoir, on ne risque d'endosser aux premiers la responsabilité de cette attaque d'autant plus que l'on a déjà procédé à l' arrestation de certains leaders des partis FRODEBU, FNL d'Agathon Rwasa et UPD-Zigamibanga dans certaines provinces sur dénonciations des combattants capturés, a-t-il indiqué.

Pour M. Ngendakumana, "cela n'est qu'un montage grossier puisque le porte-parole de l'armée a dit lors de la conférence de presse animée au camp Cibitoke que les neuf personnes capturées étaient toutes muettes".

L'attaque a fait plus de 100 morts dont 95 rebelles, selon le porte-parole de l'armée, le colonel Gaspard Baratuza.