Burundi : faible mobilisation à Bujumbura en soutien à l’armée
Politique

RFI, 18-01-2015

 Le pouvoir a organisé samedi, dans toutes les communes du pays, de grandes manifestations de soutien à l’armée et à la police. Ces dernières ont défait, il y a une dizaine de jours dans la province de Cibitoke, dans le nord-ouest du pays, un groupe armé non encore identifié.

Ce groupe a subi de très lourdes pertes après cinq jours de combats : une centaine de rebelles ont été tués contre deux soldats qui ont perdu la vie. L’opposition et la société ont boycotté ces marches, car le pouvoir n’a toujours pas identifié les assaillants. [Photo : Le président Pierre Nkurunziza au cours de la marche-manifestation de samedi, à Bujumbura]

Le cortège, qui s’était rassemblé près du monument des Nations unies, a pris ensuite le boulevard du peuple Murindi et a été rejoint par le président Pierre Nkurunziza et son impressionnante garde militaire tout près de la place de l’Indépendance, au cœur de la capitale burundaise. Tout le monde a ensuite chanté l’hymne national.

Le moment fort de ces manifestations était le discours du maire de Bujumbura, qui a loué le courage de l’armée et de la police, qui ont défait l’ennemi il y a quelques jours dans le nord-ouest du pays. Saïdi Juma n’a pas hésité à porter de graves accusations : « Nous tous les Burundais, nous dénonçons certains politiciens et ceux qui se réclament de la société civile et qui seraient derrière ces actes de terrorisme qui avaient été préparés par les ennemis de la démocratie. »

L’opposition et la société civile du Burundi, qui ont boycotté cette marche car les autorités n’ont pas identifié les auteurs de l'attaque à Cibitoke, dénoncent également, aujourd’hui, un pouvoir qui cherche à leur faire porter le chapeau. En effet, le gouvernement n'hésite plus à les pointer du doigt.