Rebondissements dans le dossier d’assassinat de trois sœurs italiennes au Burundi
Justice

PANA, 20 janvier 2015

Bujumbura, Burundi  - Le directeur de la Radio publique africaine (RPA, indépendante), Bob Rugurika, a comparu, mardi, aux environs de 9 heures locales (7 h GMT) devant le Parquet près le tribunal de grande instance, en mairie de Bujumbura, pour être entendu sur de nouveaux éléments et témoignages en sa possession qui mettent en cause de hauts responsables policiers et sécuritaires dans l’assassinat de trois soeurs religieuses d’origine italienne vers la fin de l’année dernière, au couvent de Kamenge, un quartier populaire du Nord de la capitale burundaise.

A la mi-journée de mardi, le responsable de la RPA était toujours dans les bureaux du magistrat instructeur sous une étroite surveillance policière qui tenait à bonne distance les nombreux soutiens de l'un des journalistes-vedette du pays.

La RPA a remis le dossier au goût du jour, ces derniers temps, en faisant parler sur ses antennes des témoins qui mettent en cause, dans le triple meurtre, de hauts gradés de la Police nationale et des services spéciaux du renseignement qui étaient en fonction à l’époque des faits.

La radio la plus écoutée du pays pour son sens d’investigation et la proximité avec les petites gens, craint pour la vie de son directeur à cause de «sérieuses» menaces de mort qui pèseraient sur lui depuis que la RPA s’est mise à diffuser des témoignages sur les noms de présumés meurtriers des sœurs italiennes pour un motif qui n’a toutefois pas été clairement révélé à ce jour.

Un «malade mental» a été mis en cause et écroué à Mpimba, la prison centrale de Bujumbura, dans la fraîcheur des faits.

Le directeur de la RPA doit encore comparaître, mercredi, devant le secrétariat des plaintes du Conseil national de la communication (CNC) sur plainte d’un autre mis en cause qui était de faction au couvent des sœurs italiennes au moment du drame.