Le CPJ condamne l'arrestation d'un journaliste burundais
Droits de l'Homme

PANA, 23 janvier 2015

Dakar, Sénégal - Le Comité pour la défense et la protection des journalistes (CPJ) basé à New York, aux Etats-Unis, s'est insurgé dans un communiqué contre l'incarcération par les autorités burundaises du directeur de la radio privée, Radio publique africaine, pour avoir refusé de divulguer sa source.

Dans un communiqué publié mercredi soir et transmis à la PANA, le CPJ a révélé que le directeur de la Radio publique africaine, Bob Rugurika, a été accusé de complicité de meurtre au lendemain d'une diffusion par sa station d'un entretien dans lequel un invité non-identifié aurait déclaré être impliqué dans l'assassinat de trois religieuses italiennes en septembre.

Le procureur, Emmanuel Nkurikiye, aurait accusé M. Rugurika lors de sa comparution devant le tribunal d'avoir caché l'identité d'un individu qui, au cours d'un entretien avec sa radio, a déclaré avoir pris part aux meurtres de trois religieuses à Kamenge, une ville située dans le nord de Bujumbura.

Selon le communiqué transmis à la PANA, la personne avec qui la radio s'entretenait a également identifié d'autres personnes qui selon elle ont participé aux trois meurtres, y compris des officiers de renseignement de la police, sans pourtant fournir aucune preuve.

Selon le droit pénal burundais, un panel de juges se chargera d'examiner le cas du journaliste Rugurika pour déterminer s'il aura droit à la mise en liberté sous caution.

Le directeur de la Radio publique africaine serait détenu à la prison de Mpimba située dans la capitale, Bujumbura.

La Radio publique africaine avait mené des séries de reportages d'enquête, la semaine passée, sur ce meurtre des trois religieuses et avant son arrestation, M. Rugurika avait confié au CPJ qu'un autre journaliste de sa radio s'était réfugié quelque part par peur d'être arrêté après son reportage sur ce meurtre.

D'après toujours le CPJ, deux religieuses italiennes avaient été trouvées mortes dans leur dortoir le 7 septembre, et l'autre soeur, du nom de Bernadetta Boggi avait été trouvée morte le lendemain.

La police burundaise aurait arrêté un suspect tout juste après les meurtres, mais des questions se posaient sur la commission du troisième meurtre en dépit de la présence de la police qui assurait la sécurité de la troisième religieuse.

Les trois religieuses italiennes, note-t-on, avaient vécu pendant 7 ans au Burundi où elles s'adonnaient à des actions sociales en offrant des soins de santé et des soutiens matériels aux communautés locales.