Le nombre de mandats présidentiels fait débat à l’approche des élections au Burundi
Société

PANA, 27 janvier 2015

Bujumbura, Burundi - Une vingtaine d’organisations de la Société civile locale appelle, dans une déclaration conjointe, les "académiciens, les religieux, les journalistes, les juristes, les analystes politiques, les artistes musiciens ainsi que les jeunes" à dire "Halte au troisième mandat" du chef de l’Etat sortant, Pierre Nkurunziza, alors que le concerné n’a à ce jour rien dit ouvertement d’une éventuelle candidature à sa propre succession à cinq mois de la présidentielle au Burundi.

Le même appel est lancé à la communauté internationale, particulièrement les "parrains" de l’Accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, pour la paix et la réconciliation au Burundi, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, la France, le Rwanda, l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie et l’Afrique du Sud, à "ne pas soutenir la violation de l’accord pour assouvir les intérêts d’un seul homme".

Pour les signataires de la déclaration, "l’Accord d’Arusha a limité les mandats présidentiels à deux, chaque mandat ne devant pas dépasser cinq ans".

D’après la même source, l’esprit de l’Accord d’Arusha a été entièrement fondu et traduit dans la Constitution dont les articles 96, 103 et 302 montrent à suffisance que le président actuel de la République du Burundi ne peut exercer "plus de deux mandats".

Le président Pierre Nkurunziza a été élu une première fois, en 2005, au suffrage universel indirect par le Parlement puis, en 2010, par la population au suffrage universel direct.

Du côté de la mouvance présidentielle, le seul mandat qui compte est celui qui a été donné par le peuple au suffrage universel direct de 2010, ce qui fait que le président sortant n’en serait ainsi qu’à un premier véritable mandat populaire s’il venait encore à briguer la magistrature suprême.

Cependant, les organisations de la Société civile à l’avant-garde du combat contre un troisième mandat persistent à dire que, dans tous les cas, le président de la République a déjà prêté serment deux fois et, de ce fait, "le peuple burundais ne peut en aucun cas accepter de recevoir un troisième mandat".

Dans le camp de l’opposition, deux candidatures à la présidentielle ont été déjà annoncées publiquement par, respectivement, Léonce Ngendakumana, le président du Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu) et Alexis Sinduhije, le président du Mouvement pour la solidarité et la démocratie au Burundi (Msd).