Campagne de soutien en faveur d'un journaliste burundais
Société

APA, 27-01-2015

 Bujumbura (Burundi) - Tous les mardis de la semaine ont été baptisés au Burundi "mardis verts", en guise d’une campagne pour la recherche de la justice pour le journaliste-directeur de la Radio publique africiane (RPA), Bob Rugurika, emprisonné depuis la semaine dernière suite à une série de révélations sur l’assassinat, les 7 et 8 septembre derniers, de trois religieuses de la paroisse Guido Maria Conforti de Kamenge (Nord de Bujumbura).

Les associations de la société civile, les médias et la population qui soutiennent cette radio se sont rencontrés mardi devant la radio publique africaine en habits verts photo), puis ont effectué une visite mardi à la prison de Muramvya (Centre du pays) où M. Rugurika est emprisonné.

Il est poursuivi pour quatre chefs d’inculpation : "manquement à la solidarité nationale, violation du secret de l’instruction, recel de criminel et complicité d’assassinat".

Le procureur général lui reproche de "protéger" un homme, qui a reconnu sur la RPA appartenir à un groupe recruté pour assassiner trois religieuses italiennes, il y a quatre mois. Sa libération a été conditionnée par la divulgation de la cache de cet homme.

Selon le président de l’association des radios diffuseurs du Burundi qui s’est exprimé mardi dans une émission dédiée à cette campagne sur la RPA, Vincent Nkeshimana a indiqué que Bob est emprisonné injustement car, "il n’a fait que son travail de journaliste de recherche de l’information. Bob n’était pas en train de travailler pour la police quand il a fait ses investigations."

Selon lui, c’est plutôt à la justice de faire son travail et d’explorer les pistes qu’il a révélées.

M. Nkeshimana a demandé par ailleurs à la justice que la personne présentée par la police comme auteur du crime au moment des faits puisse comparaitre pour être entendue.

Les habitants de Kamenge qui connaissent ce présumé auteur présenté par la police ont émis leurs doutes car cet homme était depuis longtemps connu dans ce quartier comme un fou non violent qui vivait dans les caniveaux.

Selon les investigations menées par la RPA, les sœurs religieuses auraient été assassinées par des policiers haut gradés et les services de renseignements à la tête desquels se trouvaient le lieutenant général Adolphe Nshimirimana, limogé il ya peu.

Un civil serait également impliqué. Il s’agit de Guillaume Harushimana, directeur administratif et financier au Centre des jeunes de Kamenge, un centre du ressort de la paroisse Guido Maria Conforti.