Burundi : anarchie prévalant dans le commerce des médicaments
Santé

@rib News, 28/01/2015 - Source Xinhua

 L'Observatoire des Circuits Pharmaceutiques (OCP), une ONG burundaise, s'inquiète de l'anarchie prévalant dans le commerce des produits pharmaceutiques, a déclaré mercredi M. Clément Nshimirimana, représentant légal de cette association burundaise sans but lucratif et étudiant finaliste dans la faculté de médecine de l'Université du Burundi (UB).

M. Nshimirimana, qui s'exprimait dans un point de presse, a précisé que la première principale cause de cette problématique est l'absence d'une réglementation dans le secteur pharmaceutique.

"L'organisation de la pharmacie au Burundi est actuellement régie par un texte dépassé qui date du début des années 1980 et partant non adapté à la situation actuelle en ce qui concerne le commerce des médicaments", a-t-il souligné.

L'OCP, a-t-il affirmé, déplore que le processus d'adoption d'un projet de loi élaboré en avril 2013 en vue de combler ces lacunes n'avance pas depuis bientôt deux ans sans que les autorités sanitaires aient informé l'opinion les motifs de ce blocage.

"Au sein de l'OCP, nous constatons avec amertume la réticence du ministère de la santé face à cette question; ce qui laisse penser que ce serait une manière de protéger les intérêts de certains acteurs du domaine de la pharmacie, y compris ceux des agents du ministère au détriment de la population", a-t-il renchéri.

M. Nshimirimana a aussi indiqué que la deuxième cause principale du désordre dans le secteur du commerce des médicaments au Burundi est l'absence d'inspection de qualité par les organes habilités.

"L'inspection de l'exercice pharmaceutique au Burundi laisse beaucoup à désirer car nous observons plusieurs irrégularités sous l'oeil complice des inspecteurs du ministère burundais de la Santé Publique", a-t-il commenté par ailleurs.

A titre illustratif, il a pointé du doigt certaines officines pharmaceutiques qui se sont substituées aux cabinets médicaux en s'arrogeant le droit de délivrer des médicaments sans ordonnances médicales ainsi que certains pharmaciens qui font des consultations alors que ça ne relève pas de leur compétence.

L'OCP, a-t-il poursuivi, dénonce par ailleurs "les pharmacies opérant dans des conditions hygiéniques déplorables et assimilables à de petits boutiques où les produits pharmaceutiques sont mêlés à d'autres produits d'usage courant (savons, sel de cuisine, etc.).