Processus électoral au Burundi : le pouvoir se dit prêt à des "compromis"
Politique

RFI, 30-01-2015

Burundi : le CNDD-FDD joue l’apaisement dans la préparation des élections

Alors que les tensions politiques ne cessent de monter à l’approche des élections générales au Burundi, le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a tenté jeudi 29 janvier de désamorcer la crise en se disant prêt à des « compromis ».

Une annonce faite en marge d’une réunion d’évaluation du processus d’enrôlement des électeurs organisée par la Céni sur demande de l’opposition, qui réclame son annulation en raison de fraudes massives.

Réelle volonté de jouer l’apaisement ou simple posture politique, le parti présidentiel burundais, qui multiplie d’habitude les attaques contre son opposition, lui a tendu la main pour la première fois sans aucune ambiguïté.

« Le CNDD-FDD est prêt à tout compromis allant dans le sens de calmer le jeu qui a amené tout le monde vers des élections libres, transparentes et apaisées », a expliqué le porte-parole du parti, Onésime Nduwimana. Avant d’insister : le CFNDD-FDD est ici, dit-il, pour une raison très précise et notamment « jouer pleinement son rôle, tenter de trouver avec ses partenaires et ses concurrents des solutions à tous les problèmes qui seront posés ».

Rétrécissement de l’espace politique sous fond de violence, musellement de l’opposition, de la société civile ou des médias, les défis ne manquent pas dans ce pays qui inquiète de plus en plus la communauté internationale.

« Chiche », lui a donc répondu le principal opposant burundais, Agathon Rwasa, qui rappelle que jusqu’à ce jour, le pouvoir lui interdit par exemple d’aller voir ses militants. Il appelle à un combat électoral à la loyale : « Le minimum, c’est qu’on soit dans les mêmes conditions de préparation de ces élections. Et parmi cela, c’est justement aller vers la population qui va bientôt être appelée à voter. Monopoliser ce terrain, c’est vraiment ne pas être fair-play. C’est un défi majeur. »

La balle a été renvoyée dans le camp du parti du pouvoir au Burundi, qui doit désormais lâcher du lest pour montrer sa bonne volonté.