Burundi : manifestation pour la libération du directeur d'une radio
Société

@rib News, 03/02/2015 - Source AFP

Q uelque 150 journalistes et membres de la société civile du Burundi ont manifesté mardi autour du palais de justice de Bujumbura pour demander la libération du directeur de la radio locale RPA en prison pour "complicité d'assassinat", a-t-on  constaté sur place (photo).

La mairie de la capitale avait interdit la manifestation, officiellement pour éviter "toute pression" sur une affaire judiciaire en cours, mais les forces de l'ordre l'ont laissée se dérouler.

"Nous sommes ici pour (...) demander justice et liberté pour Bob Rugurika emprisonné injustement", a expliqué le vice-président de l'Association des radiodiffuseurs du Burundi, Patrick Nduwimana.

Le directeur de la Radio publique africaine (RPA) a été arrêté et écroué le 21 janvier pour complicité d'assassinat, puis incarcéré dans la prison de Muramvya (centre).

La justice lui reproche la diffusion depuis plus de trois semaines des aveux d'un homme qui se présente comme l'un des assassins de trois religieuses italiennes, âgées de 75, 79 et 83 ans, à Kamenge, dans le nord de la capitale Bujumbura, en septembre dernier, et qui a mis en cause de hauts responsables des services secrets burundais dans ce crime.

Selon M. Ndiwumana, Bob Rugurika n'a fait que son travail et "un bon travail en éclairant l'opinion sur l'assassinat des trois soeurs religieuses et pour demander la vérité sur les responsables de ces crimes abominables".

Le directeur de la RPA a été entendu lundi par des juges, qui doivent décider mercredi s'il va bénéficier de la liberté provisoire ou rester en détention préventive.

La société civile et les médias burundais sont mobilisés dans une campagne pour la libération du journaliste. L'UE, les États-Unis et plusieurs organisations internationales des droits de l'homme demandent également sa libération.

Vendredi, un haut responsable de l'église catholique burundaise, très influente dans le petit pays d'Afrique des Grands Lacs, a à son tour demandé sa libération.