Vers la libération sous caution du journaliste burundais Bob Rugurika
Justice

APA, 18-02-2015

Bujumbura (Burundi) – La Cour d’appel de Bujumbura a annoncé mercredi qu’elle allait libérer après paiement d’une caution de 15 millions de FBU, le directeur de la Radio publique africaine (RPA), Bob Rugurika, emprisonné depuis un mois pour avoir publié une série d’investigations sur l’assassinat de trois religieuses.

Les religieuses ont été tuées dans la nuit du 7 au 8 septembre 2014 à la paroisse Guido Maria Conforti de Kamenge (Nord de la capitale) et des investigations menées à ce sujet mettent en cause certains hauts gradés de la police nationale, des services de renseignements et un civil, a appris APA dans la capitale burundaise.

Au cours de la tenue, lundi, de la séance de la chambre de conseil pour confirmation si oui ou non il devrait rester en prison, le ministère avait conditionné sa libération à la livraison de sa source d'information et après avoir payé une amende de 20 millions de FBU.

Selon ces avocats, ‘'les juges ont finalement trouvé que cette première condition ne pouvait pas être remplie tant que M. Rugurika resterait en prison. L'autre condition est que ce journalistes pourra se présenter tous les lundis devant le parquet et ne pourra pas sortir du pays sans autorisation de la justice.

Des pressions externes et internes ont pesé sur le pouvoir de Bujumbura pour qu'il libère M. Rugurika.

L'UE européenne a voté la semaine dernière une résolution où elle menaçait le Burundi de sanctions économiques s'il ne libérait pas le journaliste mais aussi, si la justice ne se mettait pas à enquêter et traduire en justice les auteurs du triple assassinat.

Dès l'annonce de la libération du directeur de la RPA, une foule nombreuse est allée se masser devant les locaux de cette radio la plus populaire de la capitale où une marche manifestation de soutien a débuté pour se répandre dans la capitale sous l'observation impuissante des policiers.

Les manifestants en couleur verte, avec des photos des religieuses en main, scandaient des slogans qui décrient la justice pour son manque d'indépendance.

Bob Rugurika pourrait être libéré dans la soirée de mercredi ou jeudi après avoir versé la caution.