Nouvelles locales du jeudi 19 février 2015
Nouvelles locales

@rib News, 19/02/2015

● Politique

- Des changements très importants viennent d’être effectués à la tête du service national des renseignements. En effet, le chef de cette police présidentielle vient d’être démis de ses fonctions après seulement trois mois que le général Godefroid Niyombare vient d’y passer. Son chef de cabinet ainsi que le chargé de la documentation intérieure ont aussi été remerciés. Ceci intervient après que ce service ait envoyé une correspondance au président de la République pour lui annoncer la position de cet organe concernant ce qui se dit sur son probable 3ème mandat à la tête de l’Etat.

En outre, ce rapport de 15 pages expose qu’un mandat de Pierre Nkurunziza à la tête de l’Etat en 2015 serait contraire aux accords d’Arusha et à la Constitution et qu’il devrait être précédé d’une explication sur l’illégalité du premier mandat de 2005. Ainsi, cette correspondance trouve qu’il peut y avoir des problèmes sur différents points de vue.

Tout d’abord, il estime que des tensions peuvent montrer parmi les membres du parti au pouvoir dont certains sont contre cette initiative. De plus, il estime que la population peut battre le pavé pour décrier cela et que les forces de l’ordre peuvent avoir du mal à contenir de tels incidents à quelques années seulement de la sortie de crise et que personne ne peut présager l’issu de ces incidents.

Le rapport estime que les forces de sécurité peuvent elles aussi avoir des difficultés liées à leur composition étant donné qu’elles sont composées des ex-rebelles et des ex-forces armées nationales et que chacun pencherait du côté de son ancien patron.

La correspondance ajoute aussi qu’après le massacre des trois soeurs de Kamenge, le président Nkurunziza est taxé par l’opinion de soutenir des malfaiteurs. Ainsi, il lui demande de prendre des dispositions nécessaires pour éviter de tels problèmes. [bonesha/rpa/rtr]

● Justice

- L’actualité judiciaire de ce jeudi a été marquée par la libération effective du directeur de la RPA. Bob Rugurika a été libéré ce jeudi de la prison centrale de Muramvya bien que son mandat d’élargissement avait été signé ce mercredi. Une foule immense l’attendait devant la prison de Muramvya et a été escorté par un véhicule de la police nationale du Burundi. Tout au long du trajet, la population l’attendait impatiemment et était couverte de banches d’arbres, des herbes vertes ou de sachets verts et certains n’hésitaient même pas à étendre leurs pagnes par terre devant le véhicule sui le transportait y passent.

Arrivés à Bugarama, les habitants de la province de Bujumbura rural ont pris la relève et ont escorté le cortège de Bob jusque vers Mageyo où une autre foule cette fois-ci plus immense en provenance de la ville de Bujumbura l’attendait. Arrivé à la gare du nord dans la commune urbaine de Kamenge, les choses se compliquent davantage puis que la population si nombreuse ne permet pas au cortège d’avancer. La police chargée de la sécurité routière a dû intervenir et bloquer le cortège.

Le directeur de la RPA s’est discrètement glissé dans la foule et est allé jusque dans les enceintes de la radio qu’il dirige où une autre foule l’attendait. Là, la police anti-émeute a été plus brutale et a dispersé la population à l’aide des camions anti-incendie qui les aspergeaient de l’eau. Après que Bob Rugrurika ait donné sont interview à partir des studios de la RPA dans lequel il a remercié toute personne qui l’a soutenu et qui l’a aidé dans ces derniers jours, il a demandé à la foule de rentrer chez elle et elle s’est dispersée tranquillement tout en s’étonnant du comportement de la police face à des manifestants qui ne faisaient que manifester leur joie. [rtr/isanganiro/bonesha/rpa/rtnb]

- L’Union Burundaise des Journalistes (UBJ) salut la concrétisation de la libération du directeur de la RPA ce jeudi. Selon le président de cette union des journalistes burundais, il s’agit d’un événement qui redore l’image de la justice burundaise du moment que l’incarcération de Bob Rugurika avait été décriée par tous et que cette décision était attendue par la plupart des personnes qui se sont exprimées. Alexandre Niyungeko estime que le comportement de la foule montre qu’il y a un message que les autorités burundaises doivent tirer de ce qui s’est passé ce jeudi.

Il trouve également que c’est un signe que la population apprécie positivement le travail des journalistes qui sont d’une utilisé incontestable dans le pays. Ainsi, il demande à cette population de continuer à les soutenir et aux journalistes de continuer à s’acquitter de leur travail d’une manière conforme à la loi. Il demande enfin au pouvoir en place de ne pas se livrer dans des montages visant à mettre à mal le traval des journalistes mais de travailler conformément à la loi. [rtr/isanganiro/bonesha/rpa/rtnb]

- L’ACAT Burundi se dit aussi satisfait de la libération du directeur de la RPA. Selon le président de cette organisation de la société civile burundaise qui s’occupe de lutte contre la torture, la joie est immense suite à cette libération et personne ne peut ne pas s’en réjouir puisque Bob rejoint sa famille et ses collègues de travail. Maître Armel Niyongere remercie toutes les personnes et organisations tant nationales qu’internationales qui ont aidé pour que l’innocent quitte la prison affirmant qu’ils ont tous combattu et qu’ils sont aujourd’hui les gagnants. Il demande à la justice burundaise de rester indépendante pour garantir le respect de la démocratie et des droits de l’homme. [rtr/isanganiro/bonesha/rpa]

- L’ADC-Ikibiri se dit également satisfaite de la libération du directeur de la RPA. Dans un communiqué de presse sorti ce jeudi, cette coalition des partis politiques de l’opposition estime qu’il s’agit d’un signe qu’il y a des personnes qui veulent que la vérité sur le massacre des trois soeurs soit connue et qu’il s’agit d’un signe aussi que la vérité aura toujours le dernier mot sur le mensonge. Il estime que ceux qui croient qu’ils peuvent se cacher derière d’autres personnes pour ne pas être poursuivis pour des faits qu’ils ont commis doivent se rendre compte que cela est impossible. Il remercie les Etats-Unis d’Amérique pour leur rôle dans cette libération. [isanganiro/bonesha/rpa/rtr]

- Le parti FNL estime aussi qu’il s’agit d’une décision salutaire pour le pays. Le président de ce parti constate que la libération de Bob Rugurika est une décision à saluer par tous les amis du Burundi même ceux qui l’avaient conduit en prison. Jacques Bigirimana voit que c’est un honneur et une victoire pour tout le monde et surtout pour les journalistes. Il demande aux journalistes de continuer à travailler conformément à la loi pour informer la population. Il demande aussi à la justice de continuer à bien travailler pour arriver à un acquittement définitif de Bob puis qu’il n’a rien fait de mal dans son travail. Il rappelle à la justice que l’essentiel n’est pas d’emprisonner mais de faire respecter les acquis de la démocratie. [isanganiro/bonesha]