Retour sur les manifestations de jeudi après la libération de Bob Rugurika
Société

@rib News, 21/02/2015

 Les manifestations de ce jeudi, à Bujumbura et Muramvya et sur la route Bujumbura-Muramvya ont mobilisé une foule dont l'effectif est inconnu jusqu'à présent. Ces manifestations ont été caractérisé par des initiatives spontanées des habitants de la ville de Bujumbura.

Ayant appris l’existence d’un plan d'assassinat de Bob Rugurika selon lequel il allait être sorti  se prison mercredi soir pour être liquidé sur la roue Muramvya-Bujumbura, des habitants de Muramvya, Gitega, Mwaro, Kayanza et Bujumbura se sont rendus en véhicule ou à pieds à Muramvya et ont passé la nuit  autour de la prison pour empêcher les planificateurs de son exécution de le faire sortir de la prison.

"Nous avons appris que Bob allait être tué lors de son trajet la nuit dernière. Nous sommes venus ici, nous avons bravé le froid de Muramvya pour empêcher les tueurs de nous dérober de notre brave journaliste Bob Rugurika", a affirmé un témoin.

Dans la matinée de jeudi, des motards ont pris l’initiative spontanée d'aller accueillir Bob Rugurika au niveau de Mageyo, à une vingtaine de kilomètres depuis la Gare du Nord de la ville de Bujumbura. Beaucoup ont abandonné leur travail pour aller aider dans la sécurisation des alentours de la route.

Dans la ville de Bujumbura, une foule immense s'était spontanément massée à la Gare du Nord. Mais la spontanéité des manifestants sera plus visible au centre ville. Après dispersion de la foule par la police à l'aide des gaz lacrymogène, elle va se diviser en groupes.

Certains vont se diriger vers l'ancien marché central de Bujumbura, chantant des slogans défiant l'autorité qui, selon eux, a brulé le marché central en janvier 2013.

Vers 14h le même groupe va se diriger vers la présidence de la République au centre ville de Bujumbura, pour demander qui a brulé leurs marchés à travers le pays. Cependant, quelques agents de la police vont leurs interdire pacifiquement d’y accéder.

Ils vont rejoindre un autre groupe qui était déjà au Boulevard du 28 Novembre. Ce groupe qui devient important en effectif va se diriger vers Kamenge où les trois sœurs ont été tuées par, selon la foule, les services secrets burundais.

Là, ils voulaient prier dans la chapelle de la paroisse mais la police a tenté de les en empêcher, mais en vain. Ils finiront par se retrouver à l'intérieure de l'église de la paroisse Guido Maria Conforti.

Des chansons seront alors entonnées au rythmes des tambours pour prier le bon Dieu d’accueillir les trois sœurs tuées dans cette même paroisse. L'autre message selon eux, c'était pour demander la vérité et surtout la justice sur la mort de Olga, Lucia et Bernadette.

A la fin de la prière, les manifestants descendent au Centre jeunes de Kamenge, géré par les Xavériens. Là ils avaient deux messages, l'un pour Guillaume Habarugira qui travaille dans ce centre et qui est cité dans cette affaire d'assassinat des trois sœurs italiennes.

L'autre c'était un message pour le responsable du centre, le Père Claudio qui, selon eux, semble vouloir protéger le présumé criminel, Guillaume Habarugira.

Rappelons que la manifestation spontanée des Burundais avait été annoncée par le responsable des services secrets burundais Godefroid Niyombare dans ce rapport du 13 février 2015 au président Nkurunziza.

Trois jours plus tard, il sera demis de ses fonctions pour avoir alerté au président que la chercher à briguer du 3ème mandat serait suicidaire. [JMM]