Burundi : Le Général Étienne Ntakirutimana à la tête des services secrets
Sécurité

@rib News, 24/02/2015 - Source AFP

 Le Sénat burundais a approuvé la nomination du Général de Brigade Étienne Ntakirutimana comme nouveau chef des services de renseignements du pays, un fidèle du chef de l’État Pierre Nkunrunziza, à l’approche d’élections-clés.

"Le candidat proposé par le président Pierre Nkurunziza, le Général de Brigade Étienne Ntakirutimana a recueilli 37 voix pour sur 37 votes exprimés", a déclaré le président de la Chambre haute, Gabriel Ntisezerana (photo), après le vote.

Le Général Ntakirutimana, 43 ans, est issu de l'ex-principale rébellion hutu du Burundi, le Cndd-FDD de Pierre Nkurunziza, aujourd'hui parti au pouvoir. Il a déjà dirigé les services secrets de l'armée.

"C'est un homme qui a le don d'être discret, un homme très sage, très modeste et qui n'est pas emporté par le vent", a expliqué le sénateur Jean-Bosco Kurisansuma, qui l'avait "sous ses ordres lorsqu'ils étaient encore rebelles".

Son prédécesseur à la tête du Service national de Renseignements (SRN), le Général Godefroid Niyombare, était en poste depuis moins de trois mois quand il a été démis de ses fonctions mercredi. Il a été limogé en même temps que son chef de cabinet et le chef de la division des renseignements intérieurs.

De sources concordantes, les trois hommes ont été punis pour avoir demandé au chef de l’État de ne pas se représenter à la présidentielle de juin.

"Cette fois, le président a nommé un homme qui lui est fidèle, et qui aura la lourde tâche de superviser la sécurité lorsqu'il devra annoncer sa candidature à la présidentielle et de faire face aux manifestations qui suivront", a expliqué un haut cadre du CNDD-FDD.

Officiellement, le chef de l’État n'a pas déclaré ses intentions pour la présidentielle. Mais il est largement soupçonné de vouloir se présenter pour un troisième mandat. Depuis des mois, ses soutiens préparent le terrain, réfutant l'argument de l'opposition selon laquelle ce troisième mandat serait inconstitutionnel.

Le SNR, sorte de police présidentielle, est un pilier du pouvoir Nkurunziza. Et son rôle sera d'autant plus crucial qu'à l'approche du scrutin, selon des sources concordantes, le président burundais fait aussi face à une opposition interne de plus en plus structurée, notamment dans les rangs des généraux issus du CNDD-FDD.

La tension politique n'a cessé de croître ces derniers mois dans le petit pays d'Afrique des Grands lacs. De plus en plus, elle se cristallise autour de la question d'un troisième mandat de Pierre Nkurunziza.