Menaces d’une grève générale contre la vie chère au Burundi
Société

PANA, 27 février 2015

Des organisations syndicales menacent d’appeler à une grève générale contre la "vie chère" au Burundi

Bujumbura, Burundi - Près de 500 organisations réunies au sein de la Confédération syndicale du Burundi (Cosybu) menacent d’appeler à une grève générale dans les prochains jours, si entre-temps, le gouvernement n’a pas engagé un dialogue social franc sur la vie qui devient de plus en plus chère dans le pays.

Les augmentations de taxes sur les télécommunications mobiles qui sont intervenues dans le budget 2015 de l’Etat burundais sont, entre autres, parmi les raisons des pressions syndicales sur le gouvernement.

La nouvelle taxe de 42 francs burundais (un dollar = 1.530 francs burundais) la minute à reverser par les compagnies de téléphonie mobile au Trésor public est la plus décriée par le monde syndical dans le pays.

Pour s’acquitter de cette nouvelle redevance, les opérateurs du mobile sont revenus sur plusieurs avantages et réductions qu’ils accordaient, sous forme de bonus, avant la mesure gouvernementale aux clients, rendant plus chère la communication entre les gens, se plaignent les consommateurs.

Le préavis de grève des organisations syndicales se fonde également sur le niveau toujours haut des prix des produits pétroliers malgré la baisse sur le marché international de l’or noir.

"Le prix a baissé de moitié sur le marché international des hydrocarbures et il faut qu’il en soit ainsi au niveau intérieur", souhaite Tharcice Gahungu, le président actuel de la Cosybu.

Un baril de pétrole qui était, les années passées, autour de 100 dollars américains sur le marché international a baissé depuis quelques temps jusqu’à 50 dollars, indique-t-on dans les milieux pétroliers à Bujumbura.

Les syndicats restent insatisfaits malgré les efforts du gouvernement burundais qui ont ramené ces derniers temps de 10 ans en arrière, le prix du litre des produits pétroliers à la pompe.

A titre indicatif, au mois de mai 2014, le litre d’essence super avait perdu 20 francs burundais pour revenir légèrement à 2.300 francs (près de 1,5 dollar), tandis que celui du gasoil était resté inchangé à environ 2.200 francs burundais (près de 1,4 dollar).

Dans la nouvelle structure des prix des produits pétroliers de ces derniers jours, le litre d’essence super à la pompe est revenu à un peu plus de 1.800 francs burundais, soit une baisse inédite et d'un coup de 500 francs burundais.

L’impact sur la consommation intérieure de ces baisses des prix des produits pétroliers reste, par contre, mineur, y compris sur le ticket du transport en commun qui n’a pas varié malgré tout.

Les prix des produits de large consommation, tels que le riz, la pomme de terre, le haricot, les farines de manioc ou de maïs, les poissons et les viandes rouges enregistrent également des hausses intempestives de prix malgré la réduction du coût des produits pétroliers, grogne-t-on encore dans les milieux des consommateurs.