Nouvelles locales du lundi 02 mars 2015
Nouvelles locales

@rib News, 02/03/2015

● Justice

- Après plus de 7 ans qu’il venait de passer à la prison centrale de Mpimba, l’ancien homme fort du parti CNDD-FDD s’est évadé de cette maison carcérale depuis ce dimanche dans la nuit. Selon des informations sur place, Hussein Radjabu est parti avec trois de ses coaccusés, quatre policiers dont le chef de la sécurité à la prison de Mpimba dit "brigadier chef de corps" en jargon militaire. Ces policiers sont tous partis avec leurs armes et l’absence de tout ce monde s’est fait remarquer ce lundi matin et l’appel des prisonniers qui s’en est suivi a permis de confirmer cette évasion et leur destination reste jusqu’à présent inconnue.

Le directeur de la prison de Mpimba a fait savoir que cette situation le dépasse alors que le directeur chargé des affaires pénitentiaires a fait savoir qu’il va s’exprimer après avoir reçu le rapport des faits. Précisons à toutes fins utiles qu’il n’y a eu, lors de cette évasion, ni effraction, ni escalade, ni blessé et les évadés sont passés par la grande porte étant même donné que ce policier responsable de la sécurité était le détenteur des clés de la prison. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr/rtnb]

- Les avocats d’Hussein Radjabu se disent consternés par cette situation. Maître Prosper Niyonyankana estime plutôt qu’il s’agit d’un détournement de son client et de ses coaccusés. Il fait savoir que depuis longtemps, Hussein Radjabu faisait objet de menace de mort quitte même à ce qu’il avait été déplacé vers une cellule d’isolement même s’il avait un garde du corps. Il rappelle aussi qu’il y a eu des tentatives de son élimination physique mais en vain. Selon lui donc, si le gouvernement ne parvient pas à montrer où se trouve Radjabu et ses coaccusés, la défense va continuer à affirmer qu’ils ont été détournés par des malfaiteurs pour les exécuter comme cela a été pour d’autres prisonniers dans les jours passés.  [isanganiro/rpa/bonesha/rtr/rtnb]

- La police a procédé cet avant midi à une fouille perquisition au domicile d’un certain Léopold Habarugira dans le quartier Gihosha de la même commune en mairie de Bujumbura. Les policiers étaient porteurs d’un mandat de perquisition signé par le procureur de la République en mairie de Bujumbura et mentionnait que ce mandat vise à découvrir les traces attestant que ce Léopold aurait aidé à l’évasion de détenus sans les nommer. La police a malmené son employé à domicile à qui elle demandait où est son patron et son numéro de téléphone mais en vain. Elle n’a rien trouvé à cet endroit. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr]

● Politique

- L’ADC-Ikibiri a publié son programme pour les élections prochaines. C’est ce même programme qui sera appliqué si cette coalition gagne les élections de 2015 comme l’a précisé Déo Ndayishimiye, président du parti SONOVI Ruremesha membre de cette coalition. Il a ainsi annoncé que la politique générale de cette coalition va s’articuler autour des points suivants : Sur le plan politique et administratif, ils vont réduire jusqu’à 5 le nombre de provinces de même que le nombre de communes pour diminuer en conséquence les moyens utilisés par l’administration provinciale et communale et injecter cet argent dans d’autres secteurs de la vie du pays.

Sur le plan économique, le budget alloué à l’agriculture et l’élevage va connaître une hausse de plus de 10% de la somme que ces secteurs reçoivent actuellement. La bonne gouvernance va être caractérisée par une lutte acharnée contre la corruption et ceux qui ont détourné les biens du pays vont être contraints de les restituer afin qu’ils reviennent dans les caisses de l’Etats. Sur le plan judiciaire, ils vont permettre aux juges d’élire les représentants (les présidents) des juridictions et que les tribunaux de résidence ou de première instance vont être soutenus d’une manière considérable afin de rendre la justice plus proche de la population et plus efficace. [rpa/bonesha/rtnb/rtr/isanganiro]

- Après la marche manifestation qui a été organisée ce samedi dans le cadre de soutenir la paix, des réactions continuent de s’élever contre les propos de certaines autorités lors de ces cérémonies. Selon le FORSC, il est déplorable qu’au lieu de livrer des messages rassembleurs, certaines autorités surtout à Ngozi ont essayé de salir l’image de certains leaders de l’opposition, de la société civile et des médias. Le délégué général de ce forum estime que ces autorités ont été très critiques à l’encontre de la personne de Pacifique Nininahazwe président du FOCODE allant même jusqu'à le confondre avec ceux qui ont attaqué Cibitoke.

Vital Nshimirimana estime que cela est de nature à semer la haine contre certaines personnes et montrer que les responsables des maux qui arrivent dans le pays sont imputables à ces mêmes personnes. Il trouve que cela s’inscrit dans la logique divisionniste du parti au pouvoir qui a commencé dans ces derniers jours avec le document produit par parti au pouvoir dans la province de Bubanza et qui a été diffusé. Il estime que cela ne vise qu’à semer le division entre la population pensant sans doute qu’ils vont arriver à gouverner un pays sans médias, ni société civile ni opposition. Il met en garde le ministre de l’intérieur ainsi que le gouvernement en place pour les mauvaises suites de tels agissements. [bonesha/rtr/rpa/isanganiro]

- L’association burundaise des radiodiffuseurs (ABR) se dit elle aussi consternée par les propos tenus par certaines autorités de ce pays lors de cette marche. Selon le vice-président de cette organisation professionnelle des journalistes, il s’agit d’une tentative de soulèvement de la population contre les médias et leurs journalistes. Patrick Nduwimana estime qu’il s’agit d’une mauvaise démarche qui n’aboutira jamais puisque le peuple est suffisamment avisé des exactions du pouvoir ou de certains de ses services.

Il voit plutôt que les problèmes de corruption, de mauvaise gouvernance, de justice prise en otage, des prix qui montent exponentiellement, de pauvreté sans nom n’ont pas été causés par les médias. Il demande donc de ne pas déplacer les raisons de cette situation et d’accepter les défaillances du système et d’en tirer conséquemment des leçons et d’abandonner cette politique d’une ère révolue. Constatant qu’il s’agit d’une suite logique du document produit et assumé par le parti au pouvoir dans la province de Bubanza, il demande à la population de ne pas perdre son temps à écouter ces messages. [rpa/bonesha]

● Société

- Les étudiants originaires de la province Makamba ont fait un sit-in devant les bureaux de la conférence épiscopale catholique du Burundi pour demander la réaction de ce conseil suite au comportement du président de la CNTB face aux problèmes des terres dans la province dont ils sont originaires. Ils étaient venus demander que le clergé catholique fasse pression sur le gouvernement afin d’obtenir la destitution de Monseigneur Sérapion Bambonanire président de la CNTB. Composés d’étudiants rapatriés et résidents, ils trouvent que la CNTB est en train de semer la haine au sein de la population.

Ils conçoivent mal comment les uns sont rapatriés et au même moment que les autres sont priés de plier bagages sans savoir où ils vont. Ils demandent que la CNTB joue un rôle plutôt facilitateur dans la cohabitation et estiment que l’Eglise catholique doit endosser la responsabilité de cet évêque qui agit sous la casquette d’un de ses composants. Ils ont eu comme réponse que la conférence va se pencher sur cette question au mois de juin, mais ils ont insisté pour exiger que la solution soit donnée dans les meilleurs délais afin de préserver l’unité de la population. [bonesha/rtr/rtnb/isanganiro]

- Le président de la République demande aux organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la vie chère de soursoire à la mesure de faire une marche manifestation qu’elles ont annoncée en attendant qu’il y ait un dialogue à ce sujet. Selon le porte-parole de Pierre Nkurunziza, ce dernier a déjà prévu de rencontrer ces associations pour essayer de leur donner une réponse aux différentes correspondances qu’elles lui ont adressées. Léonidas Hatungimana ajoute même que des experts de la présidence et du ministère des finances vont bientôt dialoguer avec les opérateurs de la téléphonie et les vendeurs de produits pétroliers pour trouver une issue eux problèmes exposés par ces associations. [rpa/bonesha/rtnb/isanganiro]