Nouvelles locales des jeudi 05 et vendredi 06 mars 2015
Nouvelles locales

@rib News, 06/03/2015

● Société

- Le gouverneur de la province de Makamba a suspendu la mise en exécution de toutes les décisions prises par la Commission Nationale des Terres et autres Biens (CNTB) sur toute l’étendue de cette province. Ceci intervient après qu’un climat de tension s’est observé dans les zones de Kazirabageni et Mukungu de la commune Nyanza-lac suite à la mise en application de ces décisions au courant de la semaine dernière. Gilbert Nduwayo a pris cette décision après une descente sur terrain dans ces zones l’après-midi de ce mardi où il a pu se rendre compte de la colère de la population eu égard à ces mesures qu’elle qualifie d’illégales et injustes. Il leur a pourtant annoncé que sa décision est provisoire pour éviter un bain de sang pour une population en colère. La population a salué ces mesures estimant que cela va inciter la CNTB à se ressaisir. [bonesha]

- Le président de la CNTB qualifie d’irresponsable la décision du gouverneur de la province de Makamba de suspendre la mise en application des décisions de cette commission dans sa province. Selon Monseigneur Sérapion Bambonanire, le gouverneur Gilbert Nduwayo a dépassé ses limites puis qu’il s’oppose à des décisions prises conformément à une loi promulguée par le président de la République.

Selon lui, le gouverneur n’a même pas le pouvoir de suspendre la mise en application des décisions prises par cette commission et constate qu’il est allé au-delà de ses compétences. Il annonce que la semaine dernière, ils ont mis en application plus de 230 décisions, ce qui est une première dans l’histoire de cette commission, et ne voit pas l’opportunité d’une suspension par le gouverneur de province. Il a tout simplement estimé que le gouverneur a dépassé les bornes : "yuriye igiti kiturirwa". [isanganiro/rpa/bonesha/rtr/rtnb]

- Plus de 1300 confédérations syndicales, syndicats privés et associations de la société civile ont décidé de faire une grève générale ce jeudi pour manifester leur mécontentement suite au coût actuel de la vie. La grève a été généralement suivie dans tous les secteurs de la vie du pays. En effet, les écoles n’ont pas fonctionné de même que les hôpitaux. Les transports en commun étaient aux arrêts, ce qui causait des problèmes pour ceux qui voudraient se rendre au service malgré la grève. Les parkings des véhicules qui montent à l’intérieur étaient presque déserts.

Les kiosques et boutiques dans les quartiers et même au centre-ville étaient fermés et les marchés ne connaissaient pas de mouvements puis que la majeure partie des stands étaient fermés. Les commerçants qui s’étaient rendus au travail affirmaient qu’ils n’avaient pas de clients pour écouler leurs marchandises. Les travailleurs du secteur public travaillant dans des bureaux affirment qu’ils ont eu peur des sanctions de ne pas se présenter au service mais qu’ils soutiennent la revendication. D’autres personnes ont fait savoir qu’elles ne peuvent pas faire la grève puis qu’elles vivent de leur métier, affirmant du même coup qu’elles soutiennent le mouvement. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr]

- Conséquemment à la grève observée ce jeudi dans différents secteurs de la vie du pays, les jeunes Imbonerakure de la zone Ruziba en commune urbaine de Kanyosha ont semé le désordre au marché de Ruziba ce vendredi matin. En effet, ils venaient avec des gourdins pour exiger de l’argent sous forme d’amende aux conducteurs de véhicules qui n’ont pas travaillé ce jeudi suite à la grève. Ils ont aussi mis des cadenas sur les kiosques du marché de Ruziba qui n’ont pas ouvert ce jeudi et les propriétaires de ces derniers n’ont pas pu ouvrir ce vendredi.

Une bagarre a donc éclaté entre ces jeunes Imbonerakure et la population plus particulièrement les concernés par l’agissement de ces jeunes du parti présidentiel. L’administrateur de la commune Kanyosha a envoyé le chef de quartier Kanyosha pour résoudre la question mais la solution qu’il a donnée n’a pas satisfait la population qui demande plutôt d’être protégée dans ses droits contre les exactions de ces Imbpnerakure. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr]

● Politique

- L’Observatoire de l’Action  Gouvernementale (OAG) estime qu’aucune loi de ce pays ne permet pas au président actuel de briguer un autre mandat à la tête de l’Etat encore moins les accords d’Arusha. Selon le président de cette association de la société civile burundaise, Pierre Nkurunziza a déjà prêté serment deux fois au moment où la constitution annonce qu’un mandat présidentiel commence par une prestation de serment.

Maître Godefroid Manirambona estime par ailleurs qu’à côté de cette exigence légale, le règne de Pierre Nkurunziza a par ailleurs été caractérisé par des dérives et exactions qui montrent à suffisance qu’il ne peut pas continuer à diriger le pays. Il cite à titre d’exemple les assassinats, la corruption, les prix qui ont augmenté, la mauvaise gouvernance économique et démocratique, l’injustice, les exécutions extra-judiciaires et autres.

Ainsi, il demande au président de la République de quitter son silence et de déclarer qu’il ne va pas se présenter aux élections qui approchent afin de lever l’équivoque. Il lui demande aussi de ne pas écarter ceux qui lui conseillent avec juste raison de ne pas se présenter. A la CENI, il demande de disqualifier tous ceux qui voudront se présenter illégitimement aux élections à commencer par Nkurunziza lui-même. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

● Diplomatie

- La représentation de l’Union Européenne au Burundi a tenu ce jeudi soir une rencontre mensuelle avec le gouvernement du Burundi. A la sortie de cette rencontre, l’ambassadeur de cette union a annoncé qu’ils ont échangé sur les stratégies à prendre pour la bonne tenue des élections de 2015.

Patrick Spirlet a tenu à préciser qu’ils ont demandé au gouvernement de bien traiter les dossiers des politiciens pendants en justice pour qu’il prenne des mesures permettant à ces derniers de se sentir à l’aise dans les élections. Il a aussi précisé qu’ils ont échangé sur les stratégies à mettre en place afin de permettre une participation inclusive des politiciens dans ce processus.

Il a par ailleurs ajouté qu’il a demandé que les membres du parti MSD en prison depuis une année soient jugés dans leur dignité et cela dans le respect des droits de la défense et dans l’urgence.

Il a aussi annoncé que l’Union a demandé des enquêtes pour établir la vérité sur l’attaque de Cibitoke au mois de décembre dernier tout en proposant son aide qui viendrait sous forme d’experts internationaux. [rpa/bonesha/rtnb/rtr/isanganiro]

● Sécurité

- Un groupe de personnes non encore identifié a attaqué la nuit de ce jeudi à vendredi la localité de Gihanga à la 1ère transversale volant une somme de plus de 300.000Fbu, des téléphones portables et autres biens ménagers dans divers endroits. Ils ont aussi blessé par balle une personne à la jambe alors qu’elle tentait de s’approcher pour voir ce qui se passait. Composé d’une vingtaine de personnes dont certains étaient en tenue militaire et armées de fusils, d’autres en tenue civile et armées de machettes et de gourdins, ils ont pris le chemin menant dans la réserve naturelle de la Rukoko après leur forfait. La police indique qu’elle est à sa poursuite et a déjà commencé les enquêtes. [isanganiro/rpa/bonesha/rtnb]

- Un corps sans vie a été découvert ce jeudi matin par des militaires dans la rivière Ruvyironza du côté de la commune Giheta de la province Gitega. La victime a été reconnue comme étant un certain Simon Banzira qui était originaire de la colline Gifyite en commune Bisoro de la province Mwaro. Sa famille précise qu’il était porté disparu depuis dimanche dans la nuit. La police a commencé ses enquêtes et a déjà appréhendé le frère et l’oncle du défunt pour chercher la vérité qui entoure cette mort. [isanganiro/rpa/bonesha/rtnb]