Burundi : l'ONU appelle à apaiser les tensions à l'approche des élections
Diplomatie

@rib News, 14/03/2015 – Source AFP

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé vendredi les acteurs politiques burundais à "apaiser" les tensions à l'approche d'élections générales à haut risque prévues en mai et juin.

A deux mois des élections législatives et à trois mois de la présidentielle, les tensions ne cessent de croître dans le petit pays d'Afrique des Grands Lacs à l'histoire récente marquée par une longue guerre civile (1993-2006).

De plus en plus, ces tensions se cristallisent autour de la décision du président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, de briguer ou non un troisième mandat.

Une délégation du Conseil de sécurité, composée des ambassadeurs français François Delattre, américaine Samantha Power et angolais Ismael Martins, était vendredi à Bujumbura.

"Le Burundi a fait au cours des dernières années des progrès importants (...) en surmontant les défis hérités de la guerre civile, mais la paix (...) demeure malgré tout fragile", a averti François Delattre devant la presse.

"Ce que nous avons vu (...) c'est que la question du troisième mandat divise profondément la société burundaise", a renchéri Samantha Power. "Il est clair que c'est une question (...) qui peut être très déstabilisatrice", a-t-elle ajouté, appelant tous les acteurs "à prendre leurs décisions sur la base de ce qui est bon pour la population du Burundi et pour la paix".

L'opposition burundaise et une partie de la société civile jugent un troisième mandat inconstitutionnel, ce que le camp présidentiel réfute.

La Constitution burundaise prévoit que le chef de l’État "est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois". Mais Pierre Nkurunziza ayant été élu par le Parlement en 2005, ses partisans estiment que son premier mandat ne doit pas être comptabilisé.

M. Nkurunziza n'a jamais caché sa volonté de rempiler, mais il n'a pas encore annoncé sa décision : c'est son parti, le Cndd-FDD, lui-même de plus en plus divisé sut la question, qui doit trancher.

Le 5 mars, l'Union européenne avait pris pour la première fois position sur cette question, estimant qu'une nouvelle candidature de Pierre Nkurunziza pourrait présenter des "risques".

Deux jours plus tard, la très influente église catholique burundaise avait estimé que "toute personne élue" à la tête du Burundi "ne peut aller au-delà deux mandats de cinq ans chacun".