Burundi : la femme du principal opposant blessée dans une attaque à l'arme à feu
Sécurité

@rib News, 15/03/2015 - Source AFP

 La femme du principal opposant burundais Agathon Rwasa a été légèrement blessée par balle à la tête par un homme armé non identifié dimanche à Bujumbura, a-t-on appris auprès de la victime, qui dit avoir été l'objet d'une attaque "politique".

Depuis l'hôpital Bumelec où elle a été admise (photo), la femme du chef historique de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL), Annonciate Haberisoni, a raconté à quelques journalistes s'être fait tirer dessus en milieu d'après-midi alors qu'elle se trouvait dans un salon de coiffure de la capitale burundaise.

La victime, dont la tempe gauche était recouverte dimanche soir d'un épais pansement, a dit avoir été visée à la tête mais que la balle n'a fait que l'effleurer.

"J'ai entendu les coups de (feu) et j'ai pu me lever et sortir", a-t-elle ajouté.

Les attaques à l'arme à feu sont relativement rares dans la capitale Bujumbura et Mme Haberisoni pense avoir été agressée parce qu'elle est "la femme de Rwasa".

"Peut-être ils voulaient me tuer pour le rendre malheureux, pour pouvoir au moins l'intimider", a-t-elle avancé.

Le mobile est "politique", a-t-elle estimé, expliquant n'avoir "aucune fonction publique" et rester la plupart du temps "à la maison" à s'occuper "des enfants".

Plus de deux heures après les faits, la police affirmait seulement de son côté avoir enregistré un agression dans un salon de coiffure, contre "une dame" qu'elle disait ne pas avoir encore identifiée.

Cette attaque intervient alors que le climat politique est de plus en plus tendu au Burundi à l'approche d'élections générales prévues en mai (législatives et communales) et juin (présidentielle).

De plus en plus, ces tensions se cristallisent autour de la question d'un éventuel troisième mandat du chef de l'Etat Pierre Nkurunziza, dont Agathon Rwasa est considéré comme le principal rival pour la prochaine présidentielle.

Depuis plusieurs mois, la communauté internationale multiplie les appels à l'apaisement dans le petit pays des Grands Lacs, pour éviter qu'il ne replonge dans la violence.

L'histoire postcoloniale du Burundi a été marquée par des massacres interethniques et une longue guerre civile (1993-2006) dont le pays continue de se remettre.