Une lettre synonyme de coup fatal contre un troisième mandat de Nkurunziza
Politique

@rib News, 23/03/2015

17 cadres du parti au pouvoir CNDD-FDD se sont ouvertement opposés au troisième mandat du président Nkurunziza, dans une lettre en Kirundi (la langue nationale du pays) envoyée au Chef de l’Etat, dont une copie est parvenue à La Rédaction et dont nous publions l’intégralité.

En tête des signataires, on retrouve Léonidas Hatungimana, le porte-parole du président de la République ; Onésime Nduwimana, porte-parole du parti mais limogé de son poste juste avant la publication de la lettre et le Sénateur Moise Bucumi.

Parmi les premiers signataires on retrouve aussi la responsable de la Ligue des Femmes du parti Geneviève Kanyange ; l’ancien gouverneur de Muramvya Oscar Ndayiziga; le Gouverneur de Bubanza Nyandwi Anselme, derrière qui on devine sans doute le président du Sénat; ainsi que  le président des 18 responsables du parti au niveau provincial, dit président des lignes de Front.

Une correspondance devenue plutôt une pétition

Selon des informations, le nombre de signataire est en train de s’agrandir. Lundi dans l’après-midi, le nombre de signataires avoisinaient déjà les 300, dont des députés et autres hauts cadres de l’état, tous opposés à un troisième mandat de Nkurunziza au pouvoir depuis 2005.

Willy Nyamitwe, principal conseiller du président chargé de la communication, et un des derniers fidèles de Nkurunziza essaye de minimiser le coup contre son maitre : « L'aigle tient bon. Il reçoit des coups de la part de l'opposition, de quelques activistes de la société civile et même des coups bas de la part des frondeurs internes. La dernière en date est la pétition en cours de signature par certains ténors du Parti. Tiendra-t-il le coup ? Sans doute oui. Ce qui arrive est certainement une répétition de ce que les Bagumyabanga ont traversé, dans le passé », écrit-il sur son compte Facebook.

« Les croc-en-jambe deviennent légion, se multiplient, toujours visent le Cndd-Fdd et divisent. Quand bien même l'Aigle noir poursuit son envolée (irarara), les flèches, ou plutôt fléchettes, les unes plus aiguisées que les autres, continuent à vouloir le transpercer ».

Le président a mobilisé les services secrets contre la circulation de ce document pour que les membres du parti n’y apposent pas leurs signatures. Les signataires attendus sont au nombre de 618 sur les 900 congressistes pour aller contraindre Nkurunziza à ne pas se représenter pour un troisième mandat.

Les membres du Parlement issus du même parti sont parmi les premier signataires de la pétition, apprend-on des sources sûres.

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