Burundi : les "punitions" vont tomber contre les frondeurs au sein du pouvoir
Politique

RFI, 25-03-2015

Burundi : le parti présidentiel menace ses frondeurs

Au Burundi, une fronde de hauts cadres du parti au pouvoir, le Cndd-FDD, prend de l’ampleur depuis quelques jours et revendique déjà entre 100 et 300 signatures contre un troisième mandat pour le président Pierre Nkurunziza. Mais désormais, le bras de fer est engagé entre les soutiens du chef de l’Etat et ceux qui lui contestent le droit de briguer une nouvelle fois la présidence.

Dans un premier temps, la présidence burundaise a tenté de minimiser le mouvement de contestation en assurant qu'il était l'oeuvre d'une poignée d'individus. Mais très vite, le ton est devenu menaçant, histoire sans doute de casser une dynamique qui commençait à faire peur, selon les frondeurs.

« Pourquoi nous les qualifions de gens qui veulent perturber l'ordre publique ? Parce qu’à voir ce qui est prononcé, ce qui est dit par les partis de l'opposition et certaines associations de la société civile, nous ne voyons pas où se trouve la différence entre eux et ces associations et ces partis-là », explique le président du parti présidentiel, Pascal Nyabenda.

Et celui-ci d'annoncer que les punitions vont bientôt tomber. Elles iront de la suspension et une exclusion pure et simple du Cndd-FDD, a prévenu Pascal Nyabenda. Et arme plus dissuasive encore, les frondeurs sont menacés de perdre leurs fonctions, que ce soit au gouvernement, dans l'administration ou encore leurs sièges de parlementaires.

Pas de panique chez les frondeurs

Mais dans le camp des hauts cadres du parti présidentiel opposés à ce que Pierre Nkurunziza brigue un troisième mandat, on ne panique pas. « Nous continuons à recueillir des signatures », assurait mardi un de ces cadres, appelant toujours à l'organisation d'un congrès du parti qui doit trancher la question.

Pour le moment, personne ne sait qui sortira vainqueur de ce bras-de-fer, mais des analystes rappellent que l'ex-rébellion aujourd'hui au pouvoir au Burundi ne fonctionne pas encore comme un parti ordinaire : ce sont les généraux qui en sont issus qui ont toujours le dernier mot.