Nouvelles locales du jeudi 09 avril 2015
Nouvelles locales

@rib News, 09/04/2015

● Politique

- Après plus de deux semaines d’arrêt, les travaux à l’Assemblée nationale ont repris ce jeudi matin. En effet, 83 députés ont répondu présents à une séance de vote de deux projets de loi dont le projet de loi sur la presse, ils devraient en étudier les amendements proposés par le Sénat, ainsi que le projet de loi portant entraide entre le secteur privé et le secteur public au Burundi. Ces deux textes ont été adoptés à l’unanimité des députés présents. Le président de la chambre basse du Parlement a admis qu’il y a des problèmes de fonctionnement de cet organe suite à des députés qui ne se présentent pas ou presque plus au service. [rtnb/rpa/isanganiro/bonesha/rtr]

- L’ancien porte-parole du président de la République considère que les propos tenus par le nouveau porte-parole du parti CNDD-FDD montrent à suffisance que ceux qui ont peur de leur sécurité ont bel et bien raison. Léonidas Hatungimana considère que Daniel Gélase Ndabirabe est un porte-parole d’un groupuscule composé de certains responsables à la tête du parti au pouvoir qui ne croient qu’à la mort comme solution des problèmes. Il précise qu’eux aussi sont sur le point de dénoncer ces personnes.

Il assure par ailleurs bien connaître ce nouveau porte-parole du parti au pouvoir et annonce que dans les prochains jours, il devra même faire d’autres déclarations sur ces personnes, une manière pour lui de dire que Ndabirabe n’est pas capable de tenir secrètes les informations dont il dispose.

Estimant que de tels propos de la part d’un porte-parole du parti au pouvoir sont dangereux, il tranquillise tout de même la population puisque le CNDD-FDD a des hommes et des femmes capables de conduire le pays et d’éviter sa dérive due à l’action de ce petit groupe qui ne rêve qu’à tuer les autres. [bonesha/isanganiro]

- L’Action Chrétienne pour l’Abolition de la peine de mort et contre la Torture au Burundi (ACAT) déplore elle aussi les propos du porte-parole du parti CNDD-FDD. Selon le président de cette association de la société civile burundaise, c’est une honte pour une personne qui a été élue, qui siège au nom du peuple burundais et qui occupe de si hautes fonctions dans le pays et dans son parti politique.

Maître Armel Niyongere précise qu’à entendre les propos de ce sénateur, celui-ci ne connaît pas les temps dans lesquels le pays se trouve actuellement. Il lui demande de se comporter avec humanité tant dans ses paroles que dans ses actions et d’avoir le courage de demander pardon aux personnes qu’il a visées, aux membres de son parti et au peuple burundais tout entier en signe de reconnaissance de la délicatesse de ses déclarations. [rpa/bonesha]

- Selon un analyste du discours, les propos du porte-parole du parti CNDD-FDD selon lesquels les signataires de la correspondance adressée au président de la République pour lui demander de ne pas briguer un 3ème mandat méritaient la mort du temps du maquis montrent qu’au sein de ce parti, la place de la loi de la jungle est encore grande. Le professeur Gertrude Kazoviyo estime qu’on veut faire peur aux membres de ce parti qui ont signé ou ceux qui voudraient encore signer cette pétition qu’ils peuvent être tués. Elle trouve que les conséquences de ces propos ne sont pas moindre dans cette période où l’on soupçonne une probable distribution des armes dans certaines provinces et au moment où le pays est engagé dans un processus électoral. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

● Justice

- La directrice de la RPA antenne Ngozi a été entendue ce jeudi matin au parquet de la République dans cette province. Depuis 10h 25 min, Yvette Murekasabe a été entendue en présence de son avocat suite à une plainte déposée par le représentant provincial de la ligue des jeunes Imbonerakure. Cette plainte faisait suite à une information diffusée sur les ondes de cette radio faisant état de la participation de ce responsable des Imbonerakure au niveau provincial dans une réunion de préparation de massacre de Tutsi en cas de manifestations contre le 3ème mandat du président Nkurunziza. Après cet interrogatoire, la journaliste est rentrée chez elle et aucun autre rendez-vous ne lui a été communiqué. Plus de 200 personnes, dont certains membres de la société civile et des professionnels des médias, étaient venues la soutenir. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

- Après cet interrogatoire qui a duré près de 2h, le président de l’Union Burundaise des Journalistes (UBJ) qui était lui-même sur place à Ngozi a fait savoir sa réaction. Alexandre Niyungeko estime qu’il s’agit d’une persécution du pouvoir à l’endroit des journalistes qui ne font que leur métier. Il ajoute que la loi est claire et que le journaliste ne peut en aucun cas divulguer sa source d’information pour quelque motif que ce soit. Il trouve par ailleurs que la justice devrait arrêter la diversion et faire ses enquêtes pour que ce massacre ne se produise pas. Il demande aux journalistes de continuer à faire leur travail conformément à la déontologie de leur métier et la loi et de ne pas se laisser intimider par qui que ce soit. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

● Gouvernance

- Les organisations de la société civile engagées dans la campagne "Justice pour Manirumva" ne désarment pas 6 ans après l’assassinat de celui qui fût le vice-président de l’OLUCOME. Selon le président de l’APRODH, les commanditaires de cet assassinat doivent être punis conformément à la loi qu’il neige ou qu’il vente. Pierre Claver Mbonimpa estime que la justice ne veut pas poursuivre les vrais suspects dans cette affaire comme elle le fait d’ailleurs dans d’autres dossiers. Il considère que le général Adolphe Nshimirimana, le commissaire David Nikiza ainsi qu’un certain Runyanya devraient être entendus dans le cadre des enquêtes à ce sujet. Il rappelle que des témoignages concordants sur leur participation dans cet assassinat ont été faits par les exécutants de ce plan. Cela a été dit sur la tombe d’Ernest Manirumva à Mpanda où sa famille ainsi que les membres de ces organisations s’étaient rendus pour commémorer le 6ème anniversaire de son assassinat. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

● Economie

- L’essence manque encore une fois dans le pays et surtout dans la ville de Bujumbura depuis déjà trois jours. Cela intervient après seulement deux semaines d’une autre pénurie qui avait provoqué de graves conséquences dans l’économie du pays. Les causes de cette carence ne sont pas jusqu’ici connues et le ministère du Commerce et de l’industrie annonce qu’il ne va pas réagir qu’après les discussions engagées depuis ce mercredi avec les concernés.

Sur terrain, les véhicules font la queue sur les stations-service et ne sont pas servis à leur guise. Les conducteurs affirment qu’ils sont dépassés par la situation puisqu’ils sont obligés d’aller s’approvisionner dans la commune urbaine de Buyenzi ou à la frontière avec la RD Congo plus précisément à Gatumba et cela à un prix très élevé de 4.000Fbu par litre. Entre temps, les prix des produits et services commencent à suivre la même tendance. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha/rtnb]