Nouvelles locales du mardi 14 avril 2015
Nouvelles locales

@rib News, 14/04/2015

● Justice

Les organisations de la société civile et des professionnels des médias engagées dans la campagne dite « mardi vert » estiment que les personnes citées dans l’assassinat des trois religieuses dans la paroisse Kamenge en septembre dernier devraient être arrêtées. Vital Nshimirimana trouve qu’au moment de l’arrestation et l’emprisonnement de Juvent Nduwimana, qui a affirmé avoir participé dans ces assassinats, la vérité n’est pas loin de la justice. Il estime que cet individu doit par ailleurs être protégé afin que cette vérité ne disparaisse pas. Il trouve ainsi qu’il ne maque rien pour que ces ténors soient arrêtés étant même donné que les personnes citées l’ont déjà été par un autre du nom de Mwarabu. Ainsi, il s’étonne du fait que Pierre Claver Mbonimpa et Bob Rugurika n’ont pas encore été acquittés par la justice à ce stade. [rtr/bonesha/isanganiro/rpa]

● Politique

- Les partis politiques CNDD, Sahwanya Frodebu, Frodebu Nyakuri, UPD Zigamibanga, MSD ainsi que les dissidents du CNDD-FDD viennent de lancer un appel à leurs membres et aux burundais en général de descendre dans les rues ce mercredi 15 avril 2015 dans tout le pays pour manifester leur opposition à la candidature du président Pierre Nkurunziza à la présidentielle de juin prochain. Selon le président du parti Frodebu Nyakuri, c’est un devoir patriotique qui incombe à chaque citoyen de conseiller au président de la République afin qu’il respecte la loi. Jean Minani trouve que s’ils ne le font pas, ce sera un enterrement de la démocratie et le peuple risque de se résigner.

Il trouve que c’est un moyen de dire à Nkurunziza que son projet ne peut pas aboutir et demande à la population de venir non pas dans l’objectif de perturber la paix et la sécurité, mais d’exprimer son opinion. Il demande également à la police de surveiller la manifestation afin que les toubleurs n’en profitent pas. En somme, il reste convaincu que le président Nkurunziza va entendre et mettre en application les conseils qu’il va recevoir de la part de sa population à partir de demain après les conseils lui prodigués par la communauté internationale. [bonesha/isanganiro/rpa/rtr]

- De son côté, le représentant des Bagumyabanga qui ont adressé une correspondance au président de la République pour lui demander de ne pas se présenter aux élections de 2015 précise que cette initiative a été lancée dans le but de couper court à l’appétit de Nkurunziza de se présenter pour une 3ème fois comme candidat à la présidentielle alors que la loi ne l’autorise pas. Onésime Nduwimana trouve qu’il faut s’insurger contre la persécution des opposants politiques, des membres des organisations de la société civile et des journalistes, l’impunité, le népotisme, les irrégularités dans le travail de la CENI, le détournement des biens publics, la corruption, la mauvaise gouvernance économique, le travail de certains agents de la documentation qui perturbent la paix et la tranquillité des opposants.

Il trouve que tout cela est fait sur le commandement de certains généraux dont Adolphe Nshimirimana, Gervais Ndirakobuca dit Ndakugarika, Alain Guillaume Bunyoni, Etienne Ntakarutimana (patron de la documantation) et Prime Niyongabo (chef d’Etat-major à l’armée). Selon lui, ces généraux agissent par l’intermédiaire de certaines personnes égarées à qui ils donnent des ordres étant dans des bistrots. Il ajoute également qu’ils prennent en otage le parlement en annulant les missions des présidents des deux chambres de ce corps. Il termine en disant qu’ils prennent en otage toute la population puis qu’ils s’accaparent de toutes les richesses du pays qui auraient dû profiter à tout le monde. Ainsi, il estime que marcher est une sorte de protestation contre tout cela. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

- Le président du parti Sahwanya Frodebu précise que cette manifestation n’est pas anticipée par rapport à la proclamation de la candidature de Nkurunziza. Léonce Ngendakumana estime que sa candidature est déjà proclamée. Selon lui, à chaque fois qu’il lui a été demandé de se prononcer sur cette question, il a renvoyé à son parti lequel a déjà annoncé que la majorité des Bagumyabanga ne souhaitent que cette candidature à la présidentielle de juin prochain et jugent qu’il n’a déjà fait qu’un seul mandat. Il trouve par ailleurs que cette situation, combinée avec la chasse organisée contre les membres du parti CNDD-FDD qui lui ont demandé sagement de ne pas briguer ce mandat illégal confirme cette hypothèse. Selon lui donc, il n’y a pas lieu d’attendre puis qu’il n’y a plus d’équivoque sur cette candidature. Ainsi, il demande à la police d’afficher une neutralité exemplaire comme d’ailleurs elle en a déjà pris l’habitude et confirme que la machine est déjà en mouvement et qu’elle ne s’arrêtera pas. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

- Plus de 500 jeunes Imbonerakure viennent à leur tour d’adresser une correspondance au président de la République pour lui demander de ne pas briguer un 3ème mandat à la tête de l’Etat en juin prochain. Selon cette correspondance, tout le pays est aux aguets en attendant cette candidature probable de Nkurunziza et lui demande de ne pas laisser le pays s’engouffrer dans le chaos. Ils affirment qu’ils sont divisés à ce sujet même s’ils ont participé à la marche organisée samedi de la semaine passée soi-disant pour soutenir la candidature de Nkurunziza.

Ils affirment également qu’ils ne peuvent pas exécuter la tâche de « kumesa » pour dire assassiner les opposants à cette candidature comme cela a été chanté dans ces manifestations de samedi (« tuzobamesa ») puisqu’ils n’en voient pas l’utilité. Ils mettent ainsi en garde le président de la République de ne pas compter sur eux et que s’il persiste, il va se rendre compte, le moment venu, qu’il n’est pas soutenu. Ils estiment que les mots prononcés ce samedi font peur et les comparent avec le virus d’Ebola qui les aurait envahis. Réagissant à cette correspondance, la cellule chargée de la communication au sein du parti CNDD-FDD affirme que tous les Imbonerakure sont sur une même ligne. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

- Quatre des cinq administrateurs des communes de la province Cankuzo ont été suspendus de leurs fonctions par le gouverneur de cette province depuis ce lundi. Désiré Didiri les accuse d’être infidèles au président de la République pour avoir apposé leurs signatures sur la pétition lui demandant de ne pas briguer un 3ème mandat à la tête du pays. Le président du conseil communal de Mishiha estime que le gouverneur de la province a usé de son pouvoir mais qu’il n’avait pas la légitimité de procéder à ces suspensions puisque ces administrateurs ont le droit de conseiller le président de la République. Sont concernés par cette mesure les administrateurs de Mishiha, Kigamba, Cendajuru et Gisagara. Il est resté seulement celui de Cankuzo. Ils estiment de leur part qu’ils vont accepter cette décision tout en ne regrettant pas ce qu’ils ont fait à l’égard du président de la République. [rtr/isanganiro/rpa/bonesha]