Manifestations de l’opposition : quid de l’absence du duo Rwasa-Nditije ?
Politique

@rib News, 19/04/2015

 Les militants de cinq partis de l'opposition burundaise et des membres dissidents du CNDD-FDD (parti au pouvoir) opposés au 3ème mandat de l'actuel chef d'Etat burundais Pierre Nkurunziza, ont manifesté vendredi à Bujumbura, mais en l’absence remarquée des FNL, dernier mouvement rebelle à avoir déposé les armes en 2007, ainsi que de l'aile radicale de l'ancien parti unique Uprona, dirigée par Charles Nditije photo, à droite).

Le leader des FNL, Agathon Rwasa (photo, à gauche), non reconnu par le pouvoir, s’est exprimé samedi sur le sujet, expliquant qu'il fallait attendre la déclaration effective de la candidature du président Pierre Nkurunziza pour descendre dans la rue.

Il a souligné comprendre la cause de la descente dans la rue mais affirma être opposé aux manifestations anticipées. « Son excellence le président de la République n’a pas encore dit qu’il briguera le troisième mandat » a dit le président contesté du FNL.

Ainsi, au sein de l’opposition, on observe deux blocs, qui se rencontrent sur une chose : l’opposition au troisième mandat de Nkurunziza, mais divergent sur la gestion de l’après-Nkurunziza.

Le premier groupe est celui de l’ADC Ikibiri, Frodebu-Nyakuri et une partie du CNDD-FDD (frondeurs déjà connus et ceux qui ne se sont pas encore déclarés). Ce groupe privilégie les accords d’Arusha et la Constitution burundaise comme piliers de la démocratie et la stabilité du pays. Ce groupe vise le respect des deux textes fondamentaux du pays.

Ils ont décidé de descendre dans la rue pour mettre en garde Nkurunziza. En effet, selon Jean Minani, on ne peut pas attendre demain. Nkurunziza a déjà parlé via ses conseillers (Willy Nyamitwe) son parti (Pascal Nyabenda) et autres. Pour lui, Nkurunziza a déjà initié des groupes paramilitaires dits Imbonerakure et les a même armés pour sa cause. Jean Minani explique que le président se précipite pour démentir même des fausses informations, des rumeurs propagés ici et là sur lui, mais s’étonne qu’il reste silencieux sur sa candidature.

Le deuxième groupe est celui de Rwasa/Nditije, une frange de la Société civile, etc., semble plutôt privilégier de se regrouper derrière Rwasa, qui cherche à s’imposer comme futur président.

Du fait de son alliance avec Nditije (de l’Uprona et de l’aile la plus radicale des Tutsis,) le Contrat social tant cherché par Rwasa (hutu) est déjà à l’ordre du jour. C’est ce contrat qui permettra aussi l’Uprona-radicale d’occuper définitivement la Primature ou la Première Vice-présidence et de renégocier certains dispositifs des accords d’Arusha.

Ces tentatives alors de ce camps font aussi craindre la disparition des Accords d’Arusha pour être remplacé par le Contrat Social de Rwasa et son équipe.

Ce groupe attend ainsi la proclamation de la candidature de Nkurunziza pour descendre dans la rue, et n’écarte pas l’émergence d’un mouvement insurrectionnel qui aboutirait à la remise à plat des institutions actuelles et la renégociation des Accord d’Arusha d’Arusha. [JMM]