A la rentrée 2015, une Université dans un camp de réfugiés au Burundi
Education

La Croix, 29/4/15

Uniref, l’université dans un camp de réfugiés au Burundi

À la rentrée 2015, une ONG suisse mettra en place un projet pilote d’enseignement universitaire gratuit dans un camp de réfugiés des Nations unies, au Burundi.

L’association humanitaire Swiss International Humanitarian Organization (Siho) va lancer une université dans un camp de réfugiés des Nations unies, le 28 septembre prochain. Une première mondiale.

CRÉER DE LA RICHESSE CULTURELLE

Appelé « Uniref », l’établissement sera installé dans le camp de Musasa au Burundi, pays d’Afrique de l’Est entouré par la République démocratique du Congo, le Rwanda et la Tanzanie.

« Le Burundi est l’un des pays les plus pauvres de la planète, souligne Yvelyne Wood, artiste plasticienne franco-russe et fondatrice de Siho. Je voulais créer une richesse réelle sur place par le biais de l’enseignement supérieur. »

DEUX CENTS ÉTUDIANTS

Le but du projet est d’offrir un choix de formations universitaires gratuites, adaptées aux débouchés et besoins locaux, pour encourager l’insertion professionnelle des étudiants dans la région. Deux cents bacheliers du camp seront sélectionnés pour participer à Uniref.

Par ailleurs, le quart des places disponibles au sein de l’université sera attribué à des jeunes Burundais originaires des villages avoisinant le camp, une façon de pallier les difficultés d’accès au système universitaire national.

DES FILIÈRES PROFESSIONNELLES

Les étudiants suivront une première année de remise à niveau grâce à des cours élaborés par le Centre national d’enseignement à distance (Cned) français.

Ils pourront ensuite poursuivre leurs études dans des filières économiques, agrobusiness, compta­bilité, fiscalité ou informatique. L’enseignement dispensé combinera des cours en ligne et un encadrement pédagogique classique assuré par une dizaine de professeurs universitaires en poste au Burundi.

UN DÉVELOPPEMENT DANS D’AUTRES CAMPS

Pour sa première année de mise en fonction, Uniref coûtera un peu plus de 780 000 euros. Pour Yvelyne Wood, l’expérience est destinée à être reproduite dans d’autres camps, au Burundi comme ailleurs.

« Le besoin est important et les fonds sont vraiment nécessaires »,indique-t-elle. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés estime à 11,7 millions le nombre de personnes relevant de sa compétence dans le monde.

Kozi Pastakia