Mise en circulation de nouveaux billets de banque "plus sécurisés" au Burundi
Economie

PANA, 30 avril 2015

Bujumbura, Burundi - De nouveaux billets de 500, 2.000, 5.000 et 10.000 francs burundais qui sont donnés difficilement imitables par les faussaires, ont commencé à circuler, jeudi, dans le pays, apprend-on de source proche de la Banque de la République du Burundi (BRB).

La mesure de la BRB est consécutive à des cas de saisie fréquente, ces derniers temps, de faux billets aussi bien à Bujumbura, la capitale économique et politique qu’à l’intérieur du pays.

Les nouveaux billets ont été conçus, selon des techniques de protection des plus modernes et maximales pour rendre difficile la tâche des faussaires, avec différentes couleurs par coupure, différents signes distinctifs dont certains sont détectables à l’œil nu, au toucher ou alors par les seules banques équipées à cet effet, a dit le gouverneur de la BRB, Ciza Jeana.

Selon la même source, les nouveaux et anciens billets vont continuer à cohabiter dans une double circulation parallèle pour une durée de trois mois.

Dans les milieux des consommateurs à Bujumbura, l’heure est plutôt à l’interrogation sur la valeur ajoutée au pouvoir d’achat de ces nouvelles coupures, au rythme où va l’inflation dans le pays et la flambée sans cesse croissante des prix des produits de première nécessité, ainsi que la hausse des taxes et impôts sans que les revenus et les salaires ne suivent le même rythme.

Des gens des milieux politiques qui ont souvent à redire, s’interrogent plutôt sur l’opportunité de réformer la vieille monnaie en masse dans un contexte électoral au Burundi.

Du côté de la BRB, on explique c’est une décision qui avait été prise longtemps à l’avance pour faire taire les suspicions.

La monnaie burundaise réformée avait aussi la réputation d’être vieillissante et de mauvaise qualité de papier dans un pays où elle se conservait déjà mal, comme sur des nœuds de pagnes ou dans des soutiens gorge chez les femmes qui ont souvent maille à partir avec les voleurs à la tire.

L’autre signe économique des temps modernes au Burundi est l’introduction récente de cartes magnétiques pour des retraits d’argent dans des machines à sous qui commencent à être généralisées par les banques commerciales du pays.

La téléphonie mobile a aussi commencé à révolutionner les mœurs des citoyens ordinaires par la possibilité de recevoir et de transférer de l’argent jusqu’au fin fond du pays.

Les cartes de crédit pour des achats divers dans les grandes surfaces restent, par contre, pour le moment, l’apanage des expatriés qui détiennent des comptes en devises.