@rib News, 04/05/2015

● Politique – Sécurité

- Après la trêve de deux jours samedi et dimanche et après les différents appels lancés par les organisateurs des manifestations, les manifestations contre la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle de juin prochain ont continué dans la ville de Bujumbura ce lundi et dans certains autres coins du pays. En plus des quartiers connus comme étant déjà actifs au cours de la semaine passée, d’autres quartiers se sont illustrés ce lundi comme Buterere, Gasekebuye et Rohero.

- En outre, les habitants de Buterere ont fait une manifestation contre le 3^ème mandat de Pierre Nkurunziza en masse. Ils ont emprunté la route goudronnée passant dans ce quartier et se sont dirigés vers la route qui sépare les quartiers Cibitoke et Mutakura. Partout où ils passaient, ils barricadaient cette route avec des pneus en feu et autres objets. Même si la police avait tiré en l’air pour les disperser, ils n’ont pas cédé et ont continué la marche. Arrivés à la 12^ème avenue à Mutakura, ils ont bloqué la route de Mutakura menant en ville et à Bubanza pendant un certain temps et la police a dû intervenir pour remettre les choses en ordre. Avant de retourner à Buterere, ils ont chanté l’hymne national « Burundi Bwacu ».

- Les habitants de Buterere ont affirmé que c’est le nommé Kazungu qui les a provoqués samedi passé lors qu’il est venu arrêter, mais en vain, une personne dans ce quartier puis qu’il est membre du FNL indépendant. Ils disent que s’ils étaient restés calmes jusque ce jour, ce n’est pas parce qu’ils avaient approuvé la décision du parti CNDD-FDD de proposer Pierre Nkurunziza comme candidat à la présidentielle alors que ses deux mandats auxquels il a droit vont bientôt se terminer. Ainsi, ils affirment qu’ils entrent eux aussi dans le mouvement. Ajoutons que dans ce même quartier, des personnes non encore connues ont démoli les murs de la maison d’un commissaire appelé Ayubu.

- De même, les habitants de Gasekebuye ont fait une manifestation dans leur quartier ce lundi pour dire non au 3^ème mandat de Pierre Nkurunziza. Ils ont emprunté la route goudronnée dans ce quartier et cette manifestation était pacifique puis qu’ils n’ont pas procédé aux barricades de cette dernière ni brûlé quoi que ce soit. Mais, un agent de sécurité du commissaire de police Alain Guillaume Bunyoni, pourtant en tenue civile, a failli gacher la fête. En effet, il était sur le volant d’un véhicule de type Toyota double cabine et a tiré sur les manifestants sans faire pourtant pas de dégats. Les militaires qui étaient tout proches sont intervenus et ont désarmé et lui ont intimé l’ordre d’aller s’habiller en tenue policière s’il veut continuer à assurer l’ordre des manifestations.

- Pour la première fois depuis le début du mouvement, les manifestants ont réussi à pénétrer discrètement au centre-ville de Bujumbura. Deux groupes ont ainsi fait des manifestations l’un devant les locaux abritant la BNDE et l’autre sur l’avenue de la victoire à côté du centre culturel français. Tous les deux groupes avaient l’objectif de se retrouver à la place de l’indépendance et se réclamaient de la coalition Amizero y’abarundi de Nditije et Rwasa. Avant qu’ils aient commencé leur marche, la police les a dispersés à coups de gaz lacrymogène. La police a aussi exigé aux personnes qui étaient sur la place dite Kuri Bata de fermer leurs kiosques et de rentrer à la maison afin qu’elle puisse continuer à contrôler le mouvement au centre-ville. Ce soir, aucun mouvement de personnes n’était observé au centre-ville de Bujumbura et il n’y avait aucun bus sur les parkings des bus qui assurent le transport des personnes au tour de l’ancien marché central de Bujumbura.

- Les habitants des communes Mukike et Mugongomanga de la province Bujumbura et ceux de Gisozi et Rusaka de la province Mwaro ont eux aussi fait des manifestations conte le 3^ème mandat de Pierre Nkurunziza. Ceux de Mukike et Mugongomanga s’étaient rencontrés au centre d’Ijenda et avaient bloqué la route RN7 menant vers Bujumbura. Les élèves et écoliers aui étaient en classe ont été contraints de quitter les écoles suite aux manifestants qui leur en ont intimé l’ordre. La police n’a pas agi contre eux et ils devenaient de plus en plus nombreux au fur du temps.

- De plus, ceux de la commune Matana de la province Bururi ont eux aussi manifesté contre cette candidature comme ils l’avaient d’ailleurs commencé vendredi de la semaine dernière. Ils ont eux aussi fait sortir des élèves et écoliers qui étaient en classe.

- Dans la ville de Bujumbura et dans les quartiers déjà actifs dans ces manifestations, les choses s’étaient amplifiées. Les manifestants venus de la commune urbaine de Kanyosha et des collines surplombant les communes de Kanyosha et Musaga s’étaient donnés rende-vous dans la commune de Musaga où une véritable marrée humaine avait envahi les rues de cette communes. La police a laissé les gens manifester mais a, dans l’après midi, usé de la force pour les disperser. Un personne a été tuée par balle et 3 autres blessées. De même, 5 policiers ont été blessés. Les manifestants venus de Kanyosha avaient emprunté la route Rumonge pour retourner en arrière et ont bolqué cette route pendant un certain temps. La police les a dispersés eux aussi.

- Pendant ce temps, certains manifestants ont mis le feu sur la maison d’un policier qui habite Musaga et qui avait été surpris en train de tirer sur les manifestants à Musaga même. Sa femme, elle aussi policière et qui était à la maison à cette heure, n’a été autorisée qu’à prendre uniquement son enfant qui y dormait avant que la maison ne prenne feu. Rien d’autre n’a été sauvé dans cette maison.

- Dans l’avant midi, certains organisateurs de ces manifestations avaient rendu visite aux manifestants dans la commune Musga en signe de solidarité et de soutien. Le président de la ligue des jeunes du parti FNL indépendant assure que ce mouvement s’insurge contre la violation de la loi et qu’il n’est pas mené par des Tutsi seulement. Déogratias Nahumuremyi a ajouté que tout burundais qui veut que la loi ne soit pas violée participe dans ces manifestations. Il a annoncé que le retrait de Nkurunziza de sa candidature à la présidentielle de juin prochain sera équivalente au retrait des manifestants des rues.

- Dans les communes de Bwiza et Nyakabiga, les manifestations ont continué comme d’habitude. Au paravant, les manifestants avaient conclu une sorte de pacte avec la police. En effet, la police avait demandé aux manifestants de ne pas  marcher vers le centre-ville et les manifestants avaient demandé à la police de ne pas entrer dans le quartier. Pourtant, vers l’après-midi, les choses n’ont pas continué ainsi puis que la police a usé de la force pour disperser les manifestannts. Des balles réelles ont ainsi été tirées et une personne a aussi été tuée alors qu’elle avait été transportée à l’hôpital. Le convoi de la première dame a été obligé de prendre un autre itinéraire suite à la sécurité qui était précaire sur l’avenue de l’imprimerie tout près du pont de la République situé près du campus Mutanga.

- Dans le quartier Jabe, les manifestants ont continué à manifester en bloquant les routes qui passent dans ce quartier et celles qui mènent dans d’autres quartiers environnants.

- Dans la commune de Kinindo, les manifestants ont bloqué la route séparant les quartiers Kinindo et Kibenga. Ils lançaient aussi des pierres à tout véhicule qu’ils ne parvenaient pas à identifier. La police a aussi usé de la force et a blesssé deux personnes qui ont été transportées par la suite à l’hôpital.

- Dans les communes de Kinama et Cibitoke, les jeunes Imbonerakure ont tenté d’empêcher les manifestants à défiler mais en vain. En effet, les manifestants de Cibitoke s’étaient regroupés sur la route apellée communément dorsale séparant Kinama et Cibitoke en attendant ceux de Kinama pour défiler ensemble. Mais, la police a bloqué ces derniers et les un sont restés de leur côté. Là aussi une ou deux personnes seraient mortes tuées par la police selon des informations non encore vérifiées.

- Dans la commune de Ngagara, les manifestants avaient bloqué les routes passant dans les quartiers VI et VII mais, des jeunes Imbonerakure venus de Kamenge les ont débloquées et auraient même malnenés certains habitants de ces quartiers.

- Haruna Nkunduwiga appelle tous les musulmans de répondre présents aux manifestations de dire non au 3^ème mandat de Pierre Nkurunziza. Ce responsable de la communauté islamique du Burundi demande aux musulmants de faire cet travail noble dans la tranquillité et d’éviter la confrontation avec les policiers. Il apprécie aussi le discours du ministre des la défense nationale et des anciens combattants qui a affirmé ce vendredi que les militaires ne vont pas tolérer tout politicien qui va violer les accords d’Arusha et la constitution de la République du Burundi. Il demande ainsi au président de la République de prendre acte de ce discours et de prendre une décision conséquente.

- Ajoutons à toutes fins utiles que le discours prononcé ce samedi par le Général Major Pontien Gaciyugwenge a été salué par tous les milieux surtout hostiles au 3^ème mandat de Nkurunziza qui y trouvent un message fort et significatif envoyé au pouvoir CNDD-FDD en général et au président Nkurunziza lui-même en particulier. En effet, ils croient que cela va faire que le parti au pouvoir ou le président va prendre une décision dans le même sens puis que même après avoir déclaré qu’il est candidat du parti CNDD-FDD, il ne peut plus rien contre ses propres ministres étant donné qu’il perd certains de ses pouvoirs.