Huit candidats en lice pour la présidentielle au Burundi
Politique

APA, 10-05-2015

Bujumbura (Burundi) Huit candidats, dont le président sortant Pierre Nkurunziza, ont déposé leurs dossiers samedi, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), pour se présenter à l’élection présidentielle du 26 juin prochain au Burundi

Le président Pierre Nkurunziza est en lice pour un troisième mandat, violemment contesté par une partie de la population burundaise. Certains parmi les candidats de l’opposition ont déposé leurs dossiers à la dernière minute sans toutefois être convaincus de se présenter en définitive à cette élection.

Ces derniers refusent toujours de « concourir avec le candidat du parti au pouvoir, M. Pierre Nkurunziza, estimant que ce dernier ne remplit pas les conditions car, ‘’sa troisième candidature viole la constitution ».

Selon Dr Jean Minani, candidat du Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU nyakuri) « Frodebu véritable », « l’opposition ne peut pas répéter la même erreur que celle commise lors des élections de 2010 quand elle a opté pour la politique de la chaise vide en laissant Pierre Nkurunziza se faire élire seul. »

‘’Nous allons continuer à le combattre par des manifestations jusqu’à ce qu’il se retire », a-t-il dit.

Dr Jean Minani a indiqué cependant qu’il ne voit pas comment les candidats, autres que celui du parti au pouvoir, vont pouvoir faire la campagne électorale dans un climat d’insécurité instauré par le pouvoir et sa jeunesse imbonerakure.

Il se demande par ailleurs comment les élections au Burundi vont se dérouler dans un contexte où les radios indépendantes sont fermées, alors que c’est le moment de faire la propagande des programmes des partis politiques.

L’Alliance des Démocrates pour le Changement (ADC), regroupant les partis d’opposition qui avaient boycotté les élections présidentielles de 2010 »pour fraudes massives » a préféré ne pas présenter un postulant à ce scrutin présidentiel « face à un candidat du pouvoir qui piétine la loi fondamentale et les Accords d’ Arusha ».

Selon Léonce Ngendakumana, président de l’ADC et président du FRODEBU, « il faut que le parti au pouvoir donne un autre candidat qui remplit les conditions. » L’ADC trouve par ailleurs que le contexte actuel n’est pas favorable aux élections ‘’transparentes libres et apaisées ».

Outre le président sortant Pierre Nkurunziza, les candidats en lice pour la présidentielle de juin sont le candidat de L’Union pour le progrès national (UPRONA), un parti reconnu par le pouvoir, M. Gérard Nduwayo.

Le Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU nyakuri) « Frodebu véritable » a investi le Dr Jean Minani, tandis que Agathon Rwasa, principal opposant au président Nkurunziza se présente comme candidat indépendant sous la bannière d’une coalition des partis FNL et UPRONA, non reconnus par le pouvoir dénommée Amizeroy’ Abarundi (Espoir des Burundais),

Les autres postulants sont : l’ ancien président Domitien Ndayizeye, candidat de la coalition RANAC-Dushayuruburundi, Jacques Bigirimana, candidat des Forces nationales de libération (FNL) reconnu par le pouvoir, Jean De Dieu Mutabazi , candidat de la coalition des partis politiques pour une opposition participative (COPA), ainsi que l’ ancien président burundais Sylvestre Ntibantunganya qui se présente lui aussi en indépendant.

La campagne électorale pour les élections communales et législatives du 26 mai a débuté ce dimanche. Par ailleurs les manifestations contre la troisième candidature du président Nkurunziza se sont poursuivies ce dimanche.

Les organisateurs ont appelé les manifestants à être plus nombreux qu’avant.

Ces manifestations se poursuivent malgré l’ultimatum lancé samedi par le conseil national de sécurité que préside le chef de l’Etat demandant aux « insurgés » de mettre ‘’immédiatement fin » à leur mouvement pour que toutes les activités puissent reprendre dès demain lundi.