Burundi : un manifestant tué et deux autres blessés à Bujumbura
Sécurité

@rib News, 12/05/2015 – Source Xinhua

Un manifestant a été tué et deux autres blesssés mardi par la police dans la commune de Buterere, en mairie de Bujumbura, au cours des manifestations contre le troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza.

La police a tiré les balles réelles sur les manifestants et un certain Amisi a succombé sur-le-champ alors que deux autres personnes ont été blessées.

Le corps de la victime a été porté devant le domicile de l'administrateur de cette commune, Pauline Ruratotora, et les manifestants ont calciné la voiture et certains instruments d' ustensile de ce dernier.

Dans cette même commune de Buterere, les manifestants ont défoncé la porte de la permanence du parti CNDD FDD (parti du président) et y ont trouvé des effets militaires et de police.

Une vive tension régnait ce même mardi dans les communes du nord de la capitale où plusieurs Imbonerakure (mouvement des jeunes affiliés au parti CNDD FDD au pouvoir)de la commune de Kamenge qui défendent la troisième candidature du Président Pierre Nkurunziza ont tenté de foncer sur la commune voisine de Ngagara où dominent les manifestations contre cette troisième candidature.

Il y a eu jets de pierre entre les deux groupes faute de se rentrer dedans à cause de la présence massive des militaires qui se sont interposés entre les deux.

Deux véhicules, dont un bus de transport, et une motocyclette ont été incendiés par les manifestants dans la commune de Ngagara. C'est ce bus de transport, qui appartenait à quelqu'un de Kamenge, qui a été à l'origine des affrontements entre les manifestants de Ngagara et ces Imbonerakure de Kamenge.

Entre-temps, l'Ombudsman burundais, Mohamed Rukara, a mis sur pied ce mardi une commission ad hoc d'enquête sur la situation que traverse le pays. Cette commission est composée de cinq membres qui sont tous fonctionnaires à l'institution de l'Ombudsman.

Elle a pour missions de faire des enquêtes pour identifier les auteurs des crimes, de visiter les prisons et différentes maisons de détention pour enquêter sur les cas de violation des droits de l'homme, de visiter les hôpitaux pour enregistrer les cas de décès, de blessés graves ou légers et d'élaborer un rapport d'enquête à présenter à qui de droit sur le plan national et international.

Entre-temps, l'Ombudsman a indiqué à la presse le bilan qui lui a été dressé par le commissaire général de la protection civile depuis le début des manifestations le 26 avril 2015, à savoir, 17 décès et 90 blessés.

En outre, jusqu'au 10 mai dernier, il a fait savoir que 26 femmes, 114 mineurs et 589 hommes ont été relâchés et que 292 ont été transférés à la prison centrale de Mpimba, tous des hommes.