L'Onu enquête sur l'attaque contre l'Amisom à Mogadiscio
Afrique

@rib News, 19/09/2009 - Source Reuters

Les Nations unies ont annoncé samedi l'ouverture d'une enquête sur l'utilisation de leurs véhicules par les rebelles islamistes d'Al Chabaab, alors que les véhicules utilisés lors de l'attaque de jeudi contre la principale base de l'Amisom dans la capitale somalienne, qui a tué jeudi à Mogadiscio 17 militaires de la force de paix de l'Union africaine déployée en Somalie (Amisom), portaient l'emblème de l'Onu.

Vendredi, le gouvernement somalien avait prévenu que les Chabaab, soupçonnés par les Etats-Unis d'être liés à Al Qaïda, disposaient de six autres 4x4 volés à l'Onu et bourrés d'explosifs, susceptibles de servir à de nouveaux attentats suicide.

"La Somalie regorge de véhicules appartenant à l'Organisation des Nations unies, en appui à une multitude de projets", a expliqué à Reuters Mark Bowden, coordinateur humanitaire de l'Onu pour la Somalie.

Les Nations unies ont reçu le numéro de châssis de l'un des véhicules utilisés lors de l'attentat de jeudi contre la principale base de l'Amisom dans la capitale somalienne et qui portaient l'emblème de l'Onu.

"Nous nous efforçons d'établir s'il s'agit bien d'un de nos véhicules", a-t-il ajouté.

Le président somalien Cheikh Charif Ahmed a fait savoir que l'attentat contre l'Amisom, commis en représailles contre la mort, lundi, d'un chef régional d'Al Qaïda par les forces spéciales américaines, n'intimiderait en rien son gouvernement.

"L'attentat à la bombe est très choquant (...) J'en appelle à la communauté internationale pour qu'elle vienne à l'aide à la population somalienne affamée", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse organisée à la Villa Somalia, qui abrite la présidence sur une colline de la capitale.

Le coordinateur humanitaire de l'Onu a souligné que l'attentat suicide de jeudi, qui a notamment coûté la vie au général burundais qui commandait en second l'Amisom, n'entamerait pas la volonté des Nations unies de fournir une aide alimentaire à la moitié de la population somalienne, même si les opérations sur le terrain pourraient connaître du retard.

Samedi, les miliciens d'Al Chabaab ont, selon des témoins, ordonné aux commerçants du grand marché de Bakara, à Mogadiscio, de rallier leur cause ou d'abandonner leurs étals.

Ils ont également exigé une contribution financière ou en nature à la cause des islamistes, qui cherchent à imposer la "charia" (loi coranique) dans ce pays en proie à l'anarchie et aux guerres civiles depuis la chute en 1991 du dictateur Mohamed Siad Barre.