Burundi : Plusieurs voix s'élèvent pour le retour des soldats engagés en Somalie
Politique

@rib News, 19/09/2009 - Source AFP

Plusieurs partis au Burundi ont réclamé samedi le retour des soldats engagés dans la force de paix de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), à la suite d'un attentat jeudi ayant tué 21 personnes dont 12 soldats burundais.

"La réalité en Somalie, c'est qu'il n'y a pas de paix à sauvegarder ou à maintenir. Si le mandat de nos soldats ne change pas et si la communauté internationale ne leur donne pas les moyens qu'il faut pour se défendre, le gouvernement doit rapatrier tout de suite nos soldats", a déclaré à la presse Léonce Ngendakumana, président du Frodebu.

L'Union pour la paix et le développement (UPD) a demandé "un retour immédiat et sans conditions des soldats burundais engagés en Somalie", selon son porte-parole Chauvineau Mugwengezo.

"Ces soldats ont été envoyés en Somalie illégalement, sans que le Parlement ne soit consulté, (...), le gouvernement doit ramener nos soldats au Burundi tout de suite", a-t-il insisté.

"En l'état actuel, garder nos soldats en Somalie, c'est comme les obliger à un suicide collectif", a pour sa part estimé l'un des plus farouches opposants burundais et président du parti Cndd, Léonard Nyangoma.

Vendredi, le gouvernement du Burundi a décrété un deuil national de cinq jours, au lendemain de l'attentat suicide meurtrier à Mogadiscio qui a coûté la vie à 12 soldats burundais, tout réaffirmant sa détermination à "soutenir la paix" dans ce pays.

Les cercueils contenant les douze corps ont été acheminés par un avion cargo sans immatriculation et ont été accueillis samedi midi à la base aérienne militaire de Gakumbu (nord de la capitale) par les ministres de la Défense et de la Solidarité nationale, a-t-on constaté.

Après les honneurs militaires, les cercueils recouverts du drapeau burundais ont été exposés dans un hangar où les familles des victimes, environ 200 personnes, ont pu se recueillir pendant une heure. L'inhumation des soldats est prévue dimanche matin.

Le numéro deux de l'Amisom, le général burundais Juvénal Niyonguruza, ainsi qu'un autre officier supérieur burundais, le lieutenant-colonel Salvator Ndayisenga, figurent parmi les tués.

Au total, vingt-et-une personnes ont été tuées et au moins 40 autres blessées dans ce double attentat à la voiture piégée revendiqué par les islamistes radicaux shebab.

Le Burundi et l'Ouganda sont les seuls pays à contribuer à l'Amisom, qui totalise 5.000 hommes, loin des 8.000 promis lors de son lancement en mars 2007.

Vingt-neuf soldats burundais ont été tués en Somalie depuis leur déploiement dans ce pays en 2007. En février, onze d'entre eux avaient péri dans un attentat-suicide contre leur camp à Mogadiscio.