Burundi : La situation est maîtrisée par les loyalistes
Politique

RFI, 14-05-2015

Burundi : «Pierre Nkurunziza est serein et confiant»

Joint par RFI, Willy Nyamitwe, porte-parole de la présidence du Burundi et également porte-parole de la campagne de Pierre Nkurunziza, assure que le président est calme et confiant. Selon lui, la tentative de putsch entamée mercredi 13 mai a échoué.

Cet entretien a été réalisé quelques heures avant que le président Nkurunziza n'affirme sur son compte Twitter se trouver désormais au Burundi : « Je suis au #Burundi. Je félicite l'armée et la police pour leur patriotisme. Je félicite surtout les burundais pour leur patience ».

RFI : Quelle est la situation à Bujumbura ?

Willy Nyamitwe : A l’heure où je vous parle, la situation est maîtrisée par les loyalistes. Ceux qui avaient fait le coup, près d’une centaine, se sont déjà remis aux forces de l’ordre. Certains commencent déjà à se remettre. La situation est maîtrisée par les loyalistes. La tentative de coup d’Etat est en train d’être complètement vidée. 

Où se trouve le président Pierre Nkurunziza et quelles sont ses intentions ?

Pour des raisons de sécurité, je ne suis pas autorisé à vous dire où se trouve le président de la République. Nous sommes constamment en communication. Il est calme, comme d’habitude, il est serein, et confiant. Il sait bien que les Burundais ne voudraient plus renouer avec les années sombres de leur histoire. Il est calme, il est confiant, comme il a le soutien du peuple burundais, de toutes les façons, le retour à la normalité, à la constitutionnalité, est assuré. 

Est-ce que son absence du territoire ne le fragilise pas un petit peu tout de même ?

Pas du tout. Parce que si le chef d’Etat n’est pas au pays, l’armée loyaliste est là, ses conseillers sont ici, le gouvernement est là, donc le pays continue à tourner. Il est vrai qu’il y a un petit sabotage à cause de cette usure causée par ces aventuriers, mais ce qui est sûr et certain, c’est que maintenant la situation est maintenant maîtrisée par les loyalistes.

Comment évaluez-vous le rapport de force entre les loyalistes et ceux qui ont annoncé la destitution du président Nkurunziza ?

Ceux qui ont tenté de faire ce coup d’Etat, c’est une clique de personnes, donc c’est vraiment un groupe qui était marginalisé, et qui est maintenant aux abois, et les forces de l’ordre sont en train de tout faire pour rétablir la situation, et attraper ces fautifs.

Le général Godefroid Niyombaré a peu de soutiens selon vous ?

Le général Niyombaré étant caché maintenant, il a peu de soutiens. Donc c’est un coup d’Etat qui a complètement échoué et je pense que ce n’était qu’une aventure. De toutes les façons, ce n’est plus le temps des coups d’Etat, ce temps est révolu. Nous étions en train d’aller vers un processus électoral pour que les Burundais parviennent à élire leur dirigeant.

Les chefs d’Etat réunis à Dar es Salaam ont appelé à un report des élections et ont invité tous les acteurs de la crise à se pencher sur les différentes interprétations de la Constitution, c’est-à-dire qu’ils ne valident pas nécessairement la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat…

Alors occupons-nous d’abord de cette situation. Sinon en ce qui concerne l’éligibilité ou pas, nous avons une commission électorale nationale indépendante, qui est une équipe technique qui elle, peut apprécier si les conditions sont réunies pour tenir les élections ou glisser les élections. Il y a eu glissement des élections en 2005, il y a eu glissement des élections en 2010, rien n’empêcherait qu’il y ait glissement d’élection en 2015, si ces techniciens-là trouvent opportun ce glissement. Et si suggestion il y a, c’est toujours de rester dans la limite constitutionnelle prévue par la loi.