Burundi : Nkurunziza est de retour, les manifestations reprennent
Politique

@rib News, 15/05/2015 - Source ATS

Le président burundais Pierre Nkurunziza a regagné vendredi Bujumbura et les meneurs du putsch raté ont été arrêtés. Mais des manifestations hostiles au chef de l'Etat ont à nouveau éclaté dans certains quartiers de la capitale.

Pierre Nkurunziza a remercié les forces de défense et de sécurité pour leur "efficacité" à "stopper" le putsch. Sur le site Internet de la présidence, il annonce la réouverture des frontières du pays. Il établit un lien entre le groupe de putschistes et les "soulèvements en cours", référence aux manifestations d'opposants à sa candidature à un troisième mandat présidentiel.

Plus tôt dans la journée, les putschistes ont décidé de se rendre. Toutefois, leur chef, le général Godefroid Niyombare, est parvenu à prendre la fuite brièvement. Il a été arrêté à la mi-journée. "Nous n'allons pas les tuer, nous voulons qu'ils soient jugés", a expliqué un porte-parole de la présidence.

Retour de Tanzanie

Le président Nkurunziza est lui arrivé en milieu d'après-midi à Bujumbura, où il a immédiatement rejoint son palais présidentiel. Il venait de sa ville natale de Ngozi, quelque 140 kilomètres plus au nord-est. Il y avait passé la nuit après être revenu au Burundi par voie terrestre.

Il était resté bloqué en Tanzanie depuis l'annonce de sa destitution mercredi après-midi par le général putschiste Niyombare. Le chef de l'Etat s'était rendu dans ce pays pour participer à un sommet est-africain consacré à la crise politique déclenchée dans son pays par l'annonce de sa candidature à la présidentielle.

Des manifestations

Dès la matinée à Bujumbura, des manifestants sont descendus dans la rue. Ils sont opposés à la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle du 26 juin, pour un troisième mandat jugé anticonstitutionnel.

Dans le quartier de Musaga, un journaliste a vu des centaines de manifestants être dispersés par des tirs de sommation de la police. Dans une ambiance électrique, un officier a lancé: "Sachez que ceux qui montent des barricades seront désormais considérés comme des putschistes". Le centre-ville de Bujumbura était calme. Aucune présence policière ou militaire particulière n'était visible.

Emissions interrompues

Les émissions des principales radios et télévision indépendantes restaient coupées. Ces médias avaient cessé d'émettre jeudi, après avoir été attaqués, parfois à la roquette, par les partisans du chef de l'Etat.

Le site stratégique de la Radio-Télévision nationale burundaise (RTNB) a été au centre de violents combats jeudi entre forces loyalistes et putschistes. La RTNB est restée constamment sous contrôle des pro-Nkurunziza depuis mercredi, et a informé ses auditeurs de l'évolution de la situation.