Irina Bokova nouvelle directrice de l'UNESCO
Diplomatie

@rib News, 23/09/2009 – Source Associated Press

Irina Bokova Après cinq tours de scrutin, l'ex-ministre bulgare des Affaires étrangères Irina Bokova a été élue mardi soir nouvelle directrice générale de l'UNESCO, créant la surprise face à Farouk Hosni. Elle a été élue par 31 voix contre 27 au ministre égyptien de la Culture, candidat controversé et initialement présenté comme le favori du vote.

Mme Bokova, actuelle ambassadrice de la Bulgarie en France, sera la première femme à diriger l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Son élection doit encore être validée le 15 octobre par la Conférence générale qui réunit les représentants des 193 Etats membres de l'organisation. Elle débutera ensuite son mandat de quatre ans le 15 novembre.

Elle a dit accueillir son élection avec "une grande joie et une grande responsabilité". Témoignant son "respect et de (s)on amitié" à Farouk Hosni, elle a salué les idées proposées par le ministre égyptien. "Je vais prendre toutes les bonnes idées dans les visions des différents candidats", a-t-elle déclaré.

"Je n'ai jamais cru à l'idée du clash des civilisations", a-t-elle encore affirmé, ajoutant qu'elle mènerait son mandat à la tête de l'UNESCO sur la base de la compréhension mutuelle et du dialogue culturel. "L'UNESCO, c'est la tolérance", a-t-elle souligné.

Née en 1952 à Sofia, Irina Gueorguieva Bokova est l'actuelle déléguée permanente de la Bulgarie à l'UNESCO, en plus de ses fonctions d'ambassadrice. Diplomate de carrière, elle a été formée à l'Institut des relations internationales de Moscou et à l'université du Maryland aux Etats-Unis.

Entrée en politique, elle a été vice-ministre des Affaires étrangères (1995-97) et ministre des Affaires étrangères (1996-97) de la Bulgarie. Candidate à la vice-présidence de la République bulgare en 1996, elle a pris position pour l'adhésion de son pays à l'OTAN et à l'Union européenne.

Jamais un scrutin n'avait été aussi serré pour élire la direction de l'UNESCO. Si les deux candidats n'avaient pu se départager lors du vote de mardi, le vainqueur aurait été désigné par tirage au sort, une première dans l'histoire de l'organisation.

Le controversé Farouk Hosni était au coeur d'une controverse pour des propos jugés antisémites. L'an dernier, lors d'une intervention à l'Assemblée nationale égyptienne, il avait menacé de brûler tous les livres israéliens s'il en trouvait dans la bibliothèque d'Alexandrie. Il a présenté ses excuses depuis. M. Hosni est ministre de la Culture depuis 22 ans et, à ce titre, grand patron de la censure en Egypte.