Nouvelles locales du lundi 18 mai 2015
Nouvelles locales

@rib News, 18/05/2015

● Politique

- Le président de la République vient de procéder à un remaniement ministériel ce lundi dans l’après-midi. Ainsi, le ministre de la défense nationale et des anciens combattants le général major Pontien Gaciyubwenge vient d’être remplacé par Monsieur Emmanuel Ntahomvukiye, un civil magistrat qui travaillait au sein de la Cour spéciale des terres et autres biens. Le ministre des relations extérieures et de la coopération internationale Monsieur Laurent Kavakure est remplacé par Monsieur Alain Aimé Nyamitwe qui était ambassadeur du Burundi en Ethiopie et auprès de l’Union africaine, alors que la ministre du commerce et de l’industrie Madame Maire Rose Nizigiyimana est quant à  elle remplacée par une autre femme du nom de Irina Inantore qui était jusqu’ici juge au Tribunal de grande instance en mairie de Bujumbura.

Les motifs de ce changement brusque au moment même où le président est déjà candidat à sa propre succession ne sont pas élucidées en ce moment où les médias privés qui devraient faire des investigations plus poussées à ce sujet sont fermés. Mais, il n’est pas à exclure la tentative de coup d’Etat pour le ministre de la Défense nationale et l’épineuse question de l’essence pour la ministre du Commerce et de l’industrie.

- Le président de la République a annoncé ce dimanche que les islamistes radicaux d’Al-Shebab sont sur le point d’attaquer le Burundi. Ainsi, Pierre Nkurunziza a affirmé que le pays est prêt à les combattre et surtout de les empêcher de commettre quoi que ce soit sur son sol. Le conseiller du président chargé de la communication et porte-parole de la campagne électorale du parti CNDD-FDD a affirmé de son côté que les manifestants ont le droit de le faire alors même que les autres personnes ont elles aussi le droit de ne pas le faire. Willy Nyamitwe dénonce aussi les attaques menées contre les radios privées et que le gouvernement reste favorable à leur réouverture dans les meilleurs délais.

- Dans un communiqué rendu public ce lundi par le ministère de la Défense nationale et des anciens combattants, le message du chef de l’Etat a été renforcé. Ce dernier affirme en effet qu’il a reçu un message de ce groupe terroriste selon lequel il va attaquer le Burundi, le Kenya et l’Uganda, les pays qui ont des troupes au sein de l’AMISOM en Somalie. Pour ce faire, il interdit des rassemblements illégaux dans le pays (ici on entend les manifestations), il annonce aussi que les forces de sécurité doivent rester vigilantes afin de lutter contre ces terroristes. Il remercie les forces de sécurité qui ont lutté vaillamment contre les mutins la semaine dernière.

- Malgré ces deux messages concordants, les manifestations contre un 3ème mandat de Pierre Nkurunziza ont repris timidement ce lundi dans certains quartiers de la ville de Bujumbura. Ainsi, dans les communes urbaines de Musaga, Ngagara, Bwiza, Nyakabiga et Cibitoke, les contestataires ont bravé ces intimidations.

- A Musaga, les manifestants ont essayé de barricader les routes de cette commune, mais les militaires essayaient à leur tour de les enlever. De plus, un accrochage a failli éclater entre militaires vers midi. En effet, une fraction de la garde présidentielle est venue et a tiré sur les manifestants mais les autres militaires présents se sont interposés empêchant ainsi les premiers à tirer et menaçant de répliquer à ces tirs. Cela a été perçu par les manifestants comme un signe de désaccord au sein de l’armée et cet incident ne fait que renforcer les manifestations.

- Dans la commune urbaine de Bwiza, les manifestations ont eu lieu en silence et les contestataires ont circulé librement et en toute sécurité surtout dans le quartier Jabe.

- Dans la commune urbaine de Nyakabiga, les manifestants n’ont pas apparu dans les rues, mais avaient barricadé toutes les avenues de l’intérieur des quartiers empêchant ainsi les forces de l’ordre à y entrer. Néanmoins, ces dernières ont enlevé les objets utilisés pour bloquer les routes même si les manifestants les replaçaient encore une fois dans les routes après leur passage. Les militaires ont tiré en l’air pour les disperser.

- Dans la commune urbaine de Ngagara, il n’y avait pas non plus de masse de gens dans les rues, mais, les routes entrant dans les différents quartiers étaient bloquées.

- Il n’en était pas de même dans la commune urbaine de Cibitoke et plus particulièrement dans le quartier Mutakura. Les manifestants étaient nombreux dans ce quartier et étaient contre eux les forces de l’ordre et affirmaient qu’ils ne quitteront la rue sans que Pierre Nkurunziza renonce à sa candidature controversée.  

- Partout dans ces différents quartiers, les militaires étaient en grand nombre plus que les policiers. Les manifestants empêchaient toute personne qui voudrait se rendre au travail. Ils laissaient passer seulement ceux qui vont à l’hôpital ou au marché. Les écoles n’ont pas ouvert leurs portes au moment où les bus de transport en commun n’étaient pas au service dans ces quartiers.

● Société

- A ce sujet, la ministre du travail et de la sécurité sociale fait savoir que le code de déontologie des fonctionnaires publics et para publics leur exige de se présenter tous les jours au service sauf en cas de force majeure. Annonciate Sendazirasa leur demande donc de se présenter au service et de ne pas se cacher derrière les événements qui secouent le pays ces derniers jours. Elle explique que c’est le travail qui fait vivre les familles à travers les salaires perçus à la fin de chaque mois. Il interpelle même les manifestants qui empêchent les travailleurs de se présenter au service de se ressaisir puis que le droit qu’ils sont en train de réclamer ne doit pas entraver les droits des autres personnes.