L'ombudsman du Burundi rencontre les responsables des medias publics et privés
Société

APA, 19-05-2015

 Bujumbura (Burundi) - Après la destruction des stations de radio et de télévision privées les plus écoutées du Burundi, dans la foulée du coup d’Etat manqué du 13 mai dernier, les responsables des médias publics et privés et le Conseil national de la communication (CNC) se sont rencontrés mardi autour de l’Ombudsman, Mohamed Rukara (photo), pour discuter des conditions de reprise des émissions de ces medias.

Le président du CNC, Richard Giramahoro, a plaidé pour la reprise sans tarder du travail dans ces médias estimant que le processus électoral actuel ne peut être mené sans la participation de la presse dans son ensemble. Le CNC, a-t-il dit, condamne avec énergie les attaques perpétrées sur les médias qu'ils soient privées ou publics.

« Nous condamnons et les militaires loyaux et les putschistes qui ont attaqué les médias car il s'agit d'une atteinte grave du droit d'informer et d'être informé ».

M. Giramahoro a indiqué que le CNC et les responsables des médias pourraient approcher les partenaires du Burundi pour leur exposer le problème. Il a par ailleurs sollicité le gouvernement pour que les médias fermés puissent rouvrir pour continuer à informer la population.

Selon Mme Jeanine Nahigombeye, responsable de la radio Isanganiro, une des radios attaquées, l'État devrait plutôt dédommager les stations saccagées car les auteurs sont bien connus. Elle a demandé au public et aux autorités burundaises de laisser les journalistes travailler en sécurité. 

Elle a indiqué que les responsables des médias mis à sac ont demandé à l'Ombudsman d'intervenir auprès des responsables du pays pour leur demander si les journalistes peuvent accéder aux ruines de leurs stations afin de constater les dégâts et voir s'il y a moyen d'émettre. 

Toutefois, a-t- elle dit, cela ne sera pas possible si la sécurité des journalistes n'est pas garantie. Certains, a-t-elle encore dit, ont préféré fuir le pays ou se cacher.

Cinq stations de radio et de télévision ont été saccagées dans la nuit du putsch. Une radio-télévision proche du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a été saccagée par les putschistes et les manifestants contre la troisième candidature du président Pierre Nkurunziza tandis que les quatre autres ont été brulées par les policiers loyalistes.