Nouvelles locales du mardi 19 mai 2015
Nouvelles locales

@rib News, 19/05/2015

● Politique - Sécurité

 - Au centre-ville, vers 14h, les forces de sécurité ont demandé aux personnes qui étaient dans différents lieux de travail de fermer et de rentrer chez elles. Sans explication de la part de ces militaires et policiers, ces personnes ont plutôt cru à une division au sein de l’armée et que les militaires ne veulent pas s’affronter au vu des particuliers.

- A ce sujet, le porte-parole de l’armée précise qu’il s’agit des rumeurs sans fondement. Le colonel Gaspard Baratuza a précisé que les militaires sont unis. Il a aussi annoncé que l’ancien ministre de la Défense, Général Pontien Gaciyubwenge (photo), est en congé de maladie puisqu’il a eu un accident jeudi de la semaine dernière.

Il répond ainsi à des rumeurs qui ont circulé ce mardi faisant état de la capture, de la fuite ou même de l’exécution du général major Pontien Gaciyubwenge. Il a également assuré que le tout nouveau ministre de la Défense nationale et des anciens combattants va rejoindre prochainement son nouveau lieu de travail. Ici il dément aussi une rumeur de ce mardi selon laquelle il lui aurait été refusé d’entrer dans son bureau à l’état-major général des forces armées puisqu’il est un civil.

- Le journal Iwacu décide de reprendre son travail après 5 jours d’interruption suite aux attaques contre les médias privés la semaine dernière. Son directeur assure que la tâche ne sera pas du tout facile dans ces jours, mais Antoine Kaburahe précise qu’il est de leur devoir de tout faire pour travailler même dans les jours où la sécurité n’est pas du tout bonne.

- Concernant la reprise pour les autres médias surtout privés qui ont été attaqués la semaine dernière, le directeur de la radio télévision Renaissance a assuré que cela va être impossible puis que le gouvernement n’y est pas favorable. Innoncent Muhozi se base sur le fait qu’il a été même interdit d’entrer dans les locaux de sa radio sans l’accord du ministre de la sécurité publique comme cela lui a été exigé à l’entrée. Il trouve que c’est une manière d’interdire à ces médias d’ouvrir puis que selon lui, cette autorisation ne peut pas être accordée sans que le gouvernement y soit favorable.

- De son côté, le conseiller à la présidence chargé de la communication assure qu’il faut d’abord une enquête afin de déterminer les responsabilités dans ces attaques. Willy Nyamitwe voit plutôt que même la justice doit faire son travail afin de décourager de telles pratiques dans l’avenir du pays. Il n’a pas aussi exclu une enquête sur le rôle des médias sur la situation au Burundi et sur le bilan de ces attaques. Cela n’a pas du tout plu aux responsables des médias privés à qui on a même refusé l’accès à leurs locaux afin de se rendre eux-mêmes compte de l’ampleur des dégâts. Ils estiment par ailleurs que les enquêtes peuvent prendre un long temps comme d’ailleurs cela est d’habitude au Burundi et que cela est préjudiciable à leur travail.

- Les manifestations contre un 3ème mandat du président sortant Pierre Nkurunziza ont continué dans le pays surtout dans les localités de Muyira, Jenda, Mukike et Nyabiraba de la province Bujumbura ; Kanyosha, Musaga, Kinindo, Kibenga, Nyakabiga, Jabe, Cibitoke, Mutakura de la mairie de Bujumbura ainsi que Matana de la province Bururi. Ceci avec une plus grande participation qu'hier lundi.

- A Musaga, les manifestants ont fait une marche avec ceux de Kanyosha qui s’étaient rencontrés à la 1ère avenue de Musaga. Ils ont fait le tour de ce quartier en toute tranquillité en compagnie des militaires.

- Dans le quartier de Kinindo, les manifestants étaient peu visibles mais les principales routes étaient bloquées. Les militaires étaient en train de les débloquer. Dans le quartier Kibenga, la police a tiré sur une personne qui a été blessée.

- Dans la commune de Nyakabiga, les manifestants ont interdit les fonctionnaires d’aller au travail. Ils se sont rencontrés avec ceux de Jabe et Bwiza et ont fait une marche ensemble. Ce mardi, ils ont entonné des chants hostiles à la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle de juin prochain comme d’habitude. Les militaires qui se trouvaient sur le boulevard du 28 novembre tout près du campus Mutanga ont tiré beaucoup de balles en l’air pour empêcher que des manifestants venus de Sororezo se joignent à ceux de Nyakabiga pour manifester ensemble.

- Dans la commune de Ngagara, les manifestants ont aussi empêché les fonctionnaires d’aller au service, mais les militaires ont intimé l’ordre à ces manifestants de ne plus faire une chose parielle. Les manifestants ont ainsi fait des tours dans les quartiers de cette commune tout en chantant des chants contre le 3ème mandat de Nkurunziza. Au quartier 9, une camionnette Hilux noire immatriculée D6877A vient d'enlever cet après-midi un certain Viateur de Mutakura vers une destination inconnue.

- Dans la commune de Cibitoke dans le quartier Mutakura, les manifestants ont bloqué la route menant au centre ville tout en interdisant les fonctionnaires d’aller au service. La route Mutakura était fermée et les bus de transport en commun ne pouvaient pas arriver dans le quartier.

- Il en était de même dans le quartier Cibitoke où la route principale dite "Ku rya Kanyoni" était bloquée par les manifestants. Les militaires ont essayé de la débloquer mais les manifestants remettaient les choses dans leur état. Dans ce même quartier, on a observé une bagarre entre militaires qui ne s'entendaient pas sur le fait de tirer ou pas sur les manifestants.

- Partout dans ces quartiers, les policiers étaient presque invisibles dans les rues et ce sont les militaires qui avaient pris la relève. Ces derniers ont fait des tirs de sommation surtout dans la matinée, mais cela ne décourage pas les manifestants qui se sont plutôt rassemblés en grand nombre. Ils ont ainsi décidé de suivre les manifestants partout où ils allaient. Ces derniers assuraient en outre que rien ne va les arrêter si Nkurunziza ne renonce pas à son troisième mandat.