Nouvelles locales du jeudi 21 mai 2015
Nouvelles locales

@rib News, 21/05/2015

 ● Politique - Sécurité

- Après que le président de la République ait décidé le report des élections communales et municipales, des réactions diverses ont été émises par les uns et les autres. Ainsi, le parti CNDD-FDD apprécie cela et trouve qu’il peut encore faire quelque chose durant cette période. Le porte-parole de ce parti affirme que la campagne a connu certains problèmes surtout liés à l’explication de l’utilisation du bulletin unique par les électeurs. Daniel Gélase Ndabirabe (photo) ajoute que cette nouvelle pratique dans les élections au Burundi doit être enseignée scrupuleusement afin que tout le monde en comprenne le processus pour ne pas se tromper dans les urnes.

- De son côté, le représentant de la coalition indépendante Amizero y’Abarundi trouve que ce n’est pas un décret présidentiel qui est nécessaire dans ces jours. Rwasa Agathon estime pourtant que la sécurité n’est pas du tout bonne dans le pays et qu’à ce titre, les principaux acteurs de la vie politique du pays devraient discuter de ce qu’il faut faire dans ces jours pour que les élections soient transparentes et surtout paisibles. Il estime par ailleurs qu’une police comme celle du Burundi ne peut pas sécuriser les élections alors qu’elle se donne le droit de tirer sur des manifestants pacifiques non armés.

- Le parti UPD Zigamibanga est du même avis. En effet, le président dudit parti trouve que l’essentiel n’est pas le report des élections, mais, les discussions de tous les concernés afin d’aboutir à une solution adéquate et sincère acceptable par tous. Zed Feruzi trouve que la sécurité est un enjeu majeur pour la bonne tenue de ces élections dans ce pays meurtri par des divisions entre les partisans et les protagonistes du 3ème mandat du président Pierre Nkurunziza.

- Le Conseil National de la Communication (CNC) a convoqué ce jeudi tous les journalistes travaillant pour les médias étrangers œuvrant au Burundi. Le président de ce conseil a estimé que le travail accompli par ces journalistes et louable. Richard Giramahoro a pourtant fustigé le fait que ces journalistes ne rapportent que les informations concernant les manifestations contre la 3ème candidature de Pierre Nkurunziza alors qu’il y a  plein d’autres choses à dire dans ce pays. Il a demandé à ces derniers qu’ils rapportent aussi les informations en rapport avec la campagne électorale qui est en cours dans le pays. Il leur aussi a demandé, surtout les étrangers, de demander l’accréditation auprès du CNC dans les meilleurs délais pour travailler conformément à la loi.

- Ajoutons à toutes fins utiles que l’envoyée spéciale de la RFI à Bujumbura a été malmenée par la police ce mercredi. Sonia Rolley aurait donc décidé de quitter le Burundi et serait déjà remplacée par David Tomson de la même radio.

- Malgré ce discours du président du CNC, un journaliste du journal Igihe qui œuvre au Burundi et au Rwanda et celui de la Voix de l’Amérique ont été empêchés par les jeunes Imbonerakure de prendre des photos lors d’une campagne électorale du parti CNDD-FDD dans la commune urbaine de Kanyosha alors qu’ils étaient allés couvrir cette campagne comme le président du CNC le leur avait demandé.

- Effectivement, la campagne électorale a continué ce jeudi. Le parti CNDD-FDD a tenu sa campagne dans la commune et province Rumonge où le président dudit parti au niveau national s’était déplacé lui-même. Pascal Nyabenda a remercié les membres de ce parti pour avoir maintenu la paix et la sécurité dans ces derniers jours alors qu’il y avait une provocation de la part des putschistes et des manifestants dans la ville de Bujumbura. Cet élu de la province Bubanza a estimé qu’il n’est pas supportable qu’un membre de ce parti soit brûlé vif innocemment. Il a ainsi félicité les Bagumyabanga puisque la patience est synonyme de leur victoire. Avant de passer à la présentation des listes fermées de ce parti dans cette province, il a montré et expliqué l’utilisation du bulletin unique aux électeurs de ce parti. Il a terminé par demander aux membres de son parti de cohabiter pacifiquement avec les membres des autres partis politiques et ainsi respecter les idées des autres puis que le pays est engagé dans une démocratie.

- Le parti Uprona de Concilie Nibigira avait prévu de faire une campagne électorale dans la commune urbaine de Bwiza dans le quartier Jabe. Mais, les manifestants qui sont nombreux dans ce quartier leur ont interdit d’arriver à la place indiquée et même leurs véhicules ont été caillassés. Le secrétaire général de ce parti déplore cette attitude des manifestants. Gaston Sindimwo trouve que si le quartier Jabe ne veut pas voter, les élections doivent avoir lieu malgré tout. Il constate qu’ils ne pouvaient pas être interdits de faire le travail prévu étant donné qu’ils n’avaient pas empiété sur les droits de qui que ce soit puis qu’ils sont passés sur la voie publique.

- Le même parti avait organisé une campagne électorale dans la province de Muramvya. La présidente dudit parti a assuré que le parti Uprona est une référence même pour les autres partis politiques surtout en ce qui est du planning. Concilie Nibigira a ainsi annoncé que ce parti ne peut pas boycotter les élections quelles que soient les conditions. Selon elle, le parti Uprona doit être toujours présent pour, à défaut de le conquérir le pouvoir, tuyauter les autres partis en ce qui est de l’organisation du pouvoir.

- Le parti FNL était quant à lui dans la province Karusi. Le président dudit parti a assuré que le développement insuffisant dont est victime la population est dû au ventriotisme des politiciens. Jacques Bigirimana a assuré que si ce parti est élu, il va redresser l’économie du pays, redresser le ministère de l’agriculture et de l’élevage avec un budget de plus de 40% du budget national, faire revenir les agronomes agricoles afin que la population qui cultive des terres étroites puisse récolter plus.

- Les trois ministres nouvellement nommés ont prêté serment ce jeudi dans l’avant midi à l’hémicycle de Kigobe devant les membres du parlement et le président de la République. Tenant le drapeau national par la main gauche et la main droite levée, ils ont juré fidélité à la Charte de l’Unité Nationale et se sont engagés pour la lutte contre toute idéologie divisionniste et de génocide. Ils ont ensuite apposé leur signature dans un livre devant les membres de la Cour constitutionnelle avant de serrer la main du chef de l’Etat.

- Les manifestations contre la 3ème candiature du président du Burundi ont continué dans la ville de Bujumbura et dans d’autres localités du pays. Ainsi, dans la commune de Bururi de la même province, des manifestations ont été signalées. Venus de la localité de Kiremba de la commune Bururi, les contestataires avançaient vers le centre urbain de Bururi. Arrivés à la ramification vers Matana et Bururi à la localité dite kw’Itaba, ils ont été dispersés par la police qui les a pris de devant et de derrière. Certains ont été blessés et 4 d’entre eux ont arrêtés. Dans la commune de Mugamba de la même province, les manifestants avaient bloqué la RN7 depuis très tôt le matin de ce jeudi, mais, la police a pu débloquer cette route qui est aussitôt devenue opérationnelle.

- Dans la commune urbaine de Musaga, la route menant du petit séminaire de Kanyosha vers le marché de Musaga était fermée et les manifestants étaient aux aguêts attandant que la police intervienne pour la débloquer ladite route afin de s’y opposer. Après que la police ait intervenue forcement à Musaga ce mercredi, ce jeudi, les manifestants et les forces de l’ordre se regardaient en chien de faïence sans pour autant se rentrer dedans.

- Comme d’habitude, les routes de la commune Kinindo étaient toutes fermées et les fonctionnaires n’ont pas été autorisés d’aller vaquer à lerus activités. Dans la commune urbaine de Nyakabiga, les manifestations ont eu lieu et le nombre de manifestants avait considérablement augmenté. Pas d’incidents majeur ce jeudi.

- Dans la commune urbaine de Ngagara, une personne a été tuée par la police alors que les manifestations tentaient de joindre le quartier VI en provenance du quartier IV. Suite à cet acte, les manifestants sont devenus plus colériques et ont agressé la police qui a tiré plusieurs balles pour les disperser. Toutes les routes étaient bloquées. A l’entendre de loin, l’on ne pouvait pas croire qu’à Ngagara, il s’agit d’une simple dispersion de manifestants, mais plutôt d’une bataille acharnée entre deux armées pour le contrôle d’une certaine localité.

- A Cibitoke et Mutakura, les choses étaient comme elles sont toujours. En effet, les manifestants avaient bloqué toutes les routes et continuaient à circuler dans les rues de ces deux quartiers sans que les forces de sécurité les dérangent. Des slogans hostiles au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza étaient instantanément lancés par les manifestants.

- L’après-midi de ce jeudi vers 15h a été caotique pour les personnes qui se trouvaient au centre-ville de Bujumbura. En effet, des manifestants avaient réussi à s’introduire au centre-ville. Outre une quarantaine de femmes qui avaient réussi à occuper la place de l’indépendance, certains autres groupes de manifestants avaient réussi à se réunir sur l’avenue de l’amitié tout près du SOCABU alors qu’un autre groupe était tout près de chez Dimitri. Les deux groupes se sont donc dirigés vers l’ancien marché central à coup de sifflets et la population a été prise de panique générale. Les magasins qui étaient ouverts ont immédiatement fermé les portes et les voitures se sont dispersés dans tous les sens.

La police anti-émeute est arrivée sur les lieux mais sans trouver aucun manifestant étant donné que les deux groupes se sont immédiatement dispersés. Les femmes qui étaient à la place de l’indépendance ont quant à elle été dispersées à l’aide des canaux à eau. Estimant que ce travail qui n’a duré que 30 minutes est un essai concluant, ils ont affirmé qu’ils peuvent alors s’infiltrer au centre-ville pour y faire des manifestations contre la 3ème candidature de Pierre Nkurunziza.