Au Burundi, les opposants mobilisés
Politique

BBC Afrique, 22 mai 2015

Au lendemain de violents affrontements avec la police, les manifestants sont à nouveau descendus dans les quartiers de Cibitoke et de Mutakura à Bujumbura.

Plus d'une centaine de manifestants essaie de remobiliser les opposants à un troisième mandat du président Nkurunziza. "On essaie de regrouper les gens, après on ira dans les quartiers voisins pour faire le nombre", a dit un manifestant.

Les manifestants auraient brûlé jeudi du matériel électoral destiné aux scrutins législatifs et communaux de début juin, a affirmé vendredi la Commission électorale burundaise (Céni).

La Croix Rouge a précisé que deux manifestants étaient morts jeudi. Selon notre correspondant, ils auraient été tués par la police.

A Musaga, au sud de la capitale, les affrontements lors des manifestations d’hier ont été particulièrement violents.

Aujourd’hui, un journaliste de l’AFP s’est vu refuser l’entrée de Musaga par la police, qui aurait reçu l’ordre d’interdire l’accès du quartier à la presse pour "la sécurité" des journalistes.

Le directeur de la télévision Renaissance, Innocent Muhozi est également convoqué devant le parquet.

Télé-Renaissance et d’autres medias indépendants proches de l’opposition avaient été attaqués lors du putsch manqué visant le président la semaine dernière. Ces médias avaient diffusé les messages des putschistes.

Le soir du putsch, Rema, radio proche du pouvoir, avait été le premier média indépendant à avoir été attaqué.

Innocent Muhozi a été convoqué "à des fins d’enquêtes" et dit ignorer les raisons précises de sa convocation.

Jeudi, alors que de violentes manifestations secouaient Bujumbura, le président Nkurunziza a été photographié en train de jouer au foot avec des amis.

Mercredi, il a confirmé que la présidentielle du 26 juin sera maintenue et qu’il sera candidat.

Tanzanie : nouveau cas de choléra

Jusqu'à 3000 nouveaux cas de choléra ont été enregistrés en Tanzanie dans les camps de réfugiés burundais qui fuient les violences politiques.

Plus de trente personnes sont mortes.

Jusqu'à 400 nouveaux cas sont répertoriés par jour, selon l'Organisation des Nations-Unis.

Des dizaines de milliers de personnes sont arrivées par bateau, fuyant les violences qui touchent actuellement le Burundi.

Ils ont trouvé refuge dans des logements surpeuplés et insalubres.

31 personnes sont mortes du choléra dans un camp situé près de la frontière de Kaguna, submergé par des arrivées de réfugiés, selon l'ONU.

Les protestations se poursuivent à Bujumbura, la capitale burundaise, contre la décision du président, Pierre Nkurunziza, de briguer un troisième mandat lors des élections présidentielles à venir.