Nouvelles locales du lundi 25 mai 2015
Nouvelles locales

@rib News, 25/05/2015

 ● Politique

- Après une trêve de deux jours, les manifestations contre la 3ème candidature du président Pierre Nkurunziza ont repris ce lundi dans le pays. Avec plus de virulence, les manifestants sont descendus dans les rues très tôt le matin. Malgré l’assassinat de Zed Feruzi ce samedi, les manifestants semblaient ne pas être découragés même si cette mort est perçue comme une intimidation contre ceux qui ne sont pas d’accord avec une 3ème candidature de Pierre Nkurunziza.

- Dans la commune urbaine de Kanyosha, les manifestants ont bloqué comme d’habitude toutes les routes de cette commune. Ils ont incendié un véhicule de type Hiace qui assurait le transport des personnes vers le marché dit chez Siyoni. Ils étaient des milliers dans les rues malgré des coups de feu qui ont été entendus dans cette commune le matin de ce lundi. Ces coups de feu ont été tirés par la police qui essayait d’intimider les manifestants afin qu’ils ne quittent pas leurs domiciles respectifs pour manifester. Ce dimanche, les manifestants avaient annoncé qu’il n’y aura pas des personnes qui se rendront au travail ce lundi et que même le marché local sera fermé. Après l’intervention de la police, les manifestants se sont dispersés même si la police n’est pas parvenue à débloquer les routes pour autant.

- Dans la commune urbaine de Musaga, les manifestants ont eux aussi bloqué les routes de cette commune dans le but d’empêcher la police d’entrer et de perturber les manifestations. Ils ont également empêché les fonctionnaires d’aller au service. L’intervention de la police n’a pas du tout dissuadé les manifestants qui ont défié l’action de ces derniers en remettant en place les barricades juste derrière les policiers.

- Dans la commune urbaine de Ngagara, les manifestants ont également bloqué les routes et empêché les fonctionnaires de se présenter au service. Les policiers ont dégagé ces routes et ont tiré des balles en l’air dans le but de disperser les manifestants et de les dissuader. Malgré cela, les manifestations ont eu lieu dans cette commune. Depuis 1h du matin, certaines maisons de cette commune ont pris feu probablement à cause des problèmes de court-circuit.

- Dans la commune Nyakabiga, les manifestants étaient en groupes et circulaient dans cette commune comme d’habitude. Mais, la police leur a demandé de débloquer les routes afin d’avoir la permission de continuer les manifestations. Ils se sont par la suite rassemblés sur l’avenue de l’UNESCO et se sont dirigés dans la commune urbaine de Bwiza.

- Dans la commune Bwiza, les manifestations contre Nkurunziza ont eu lieu. La police a tiré beaucoup de balles surtout à la 6ème avenue pour disperser les manifestants sans pour autant faire peur aux manifestants. Elle voulait aussi bloquer ceux venus de Nyakabiga qui voulaient se rendre dans la commune de Buyenzi et partant entrer facilement au centre-ville. Une personne a été blessée.

- Dans la commune urbaine de Kinindo, les manifestants qui avaient bloqué toutes les routes ont circulé dans les quartiers de cette commune dans la tranquillité et ont la police a essayé de les débloquer à l’aide des camions de la société SETEMU. Des coups de feu ont  été entendus au moment où la police dispersait les manifestations qui voulaient par ailleurs bloquer la route Bujumbura-Rumonge.

- Les manifestants de la commune urbaine de Cibitoke ont entammé la journée de ce lundi avec une innovation. En effet, ils ont bloqué les routes avec de gros cailloux et en plus, ils ont éparpillé des excréments humains sur ces cailloux. Ceci a empêché les policiers d’enlever ces cailloux puis que l’odeur était piquante. Ces routes ont été bloquées vers 3h du matin. De plus, ils ont empêché les fonctionnaires de quitter le quartier et ceux qui refusaient étaient aspergés de cendres pour les obliger à retourner à la maison afin qu’ils ne se représentent pas au service.

- Dans la commune urbaine de Kinama, des routes ont été bloquées par des manifestants devant des forces de l’ordre et de sécurité de même que dans la commune de Buterere où les routes étaient solidement barricadés avec des excréments humains sur les objets utilisés dans les barricades.

- Dans le quartier de Mutanga nord, certaines routes étaient barricadées bien qu’on n’a pas pu voir des manifestants en groupe.

- Partout dans la ville de Bujumbura, il s’est remarqué une présence accrue de policiers plutôt que des militaires.

- Dans la province de Bururi, des manifestations ont eu lieu dans les communes de Mugamba, Vyanda et Matana. Dans la commune de Mugamba, les manifestants avaient bloqué la RN7 à différents niveaux. Deux personnes ont été tuées par des tirs policiers au moment où la police essayait de les disperser et plusieurs autres ont été blessés. Les manifestants accusent l’administrateur de cette commune d’avoir ordonné à la police de tirer sur les manifestants. Ce dernier nie ces accusations et parle d’un enfant tué par une balle perdue. Selon Jean Claude Matunu, une seule personne a été blessée et se trouve à la police au moment. Les manifestants ont trainé le cadavre jusqu’au bureau communal et ont ensuite assiégé la position policière pour réclamer l’autre cadavre (celui de la personne arrêtée alors qu’elle était blessée). La police précise que cette personne arrêtée est encore vivante sans toutefois fournir de preuve.

- Les manifestations dans les communes de Mukike et Mugongomanga n’ont pas fait de victimes connues jusqu’à présent.

- Les partis politiques de l’opposition et les organisations de la société civile burundaise engagés dans la lutte contre la 3ème candidature de Pierre Nkurunziza ont quitté les pourparlers qui étaient en cours pour trouver une solution aux manifestations dans le pays. Ils précisent qu’ils refusent qu’on les traite de terroristes puis qu’ils défendent une cause noble et que donc ils ne peuvent pas supporter un tel affront.

- De son côté, le gouvernement du Burundi a sorti un communiqué ce lundi pour montrer sa position concernant le dialogue sur la situation au Burundi. Selon ce communiqué, le gouvernement assure que si Pierre Nkurunziza est élu par le peuple, ce sera son dernier mandat. Il fait aussi savoir que le gouvernement ne peut pas accepter que le dialogue aboutisse à la déstabilisation des institutions constitutionnelles. Il a aussi profité de cette occasion pour dire non au putsch et que ses organisateurs seront traduits devant la justice.