La classe politique burundaise s'interroge après le report des élections
Politique

APA, 01-06-2015

Bujumbura (Burundi) La classe politique burundaise, le pouvoir tout comme l’opposition, s’interroge après la décision prise dimanche par les Chefs d’État de la communauté de l’Afrique de l’Est de demander, pour la seconde fois, le report des élections.

Du coté du pouvoir, bien que les dirigeants se disent satisfaits du report, ils se posent néanmoins des questions pour savoir à quoi va servir le report.

Va-t-il servir au dialogue ou à la préparation des élections? Cette question se pose également au sein de l’opposition visiblement déçue par la décision des Chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale alors qu’ils espéraient les voir faire pression sur le Président Pierre Nkurunziza pour qu’il retire sa candidature à un troisième mandant à la tête du Burundi.

Selon le président du parti au pouvoir, Pascal Nyabenda, le report d’un mois et demi servira plutôt à l’opposition, qui avait boycotté le processus électoral, d’y entrer et de se préparer pour les scrutins.

« Si ce report est réservé au dialogue, il y a risque qu’il prenne du temps et qu’il se prolonge en deçà des délais d’expiration des institutions.

Du côté de l’opposition et de la société civile, c’est la déception qui domine tout simplement parce que le sommet n’a pas sorti un mot sur le nœud du problème actuel du Burundi, à savoir la candidature à un troisième mandat du président Nkurunziza.

Ainsi elle se dit prête à poursuivre les manifestations pour contraindre Nkurunziza à renoncer à ce mandat.

Cependant au cours de ces trois derniers jours, le constat est que les manifestations ont diminué d’intensité et que ce lundi, la population habitant les quartiers à forte résistance à la candidature de Nkrunziza a pu se rendre au travail alors que ces jours derniers elle vivait recluse.

La forte présence militaire et policière dans ces quartiers rebelles est certainement pour quelque chose dans la diminution de l’intensité des manifestations.

Les forces de sécurité ont changé de stratégie en chargeant directement les manifestants sans sommation et en leur envoyant des grenades lacrymogènes pour les disperser.

La presse étrangère rapporte que ce dimanche l’archevêque du diocèse catholique de Bujumbura, Monseigneur Evariste Ngoyagoye, a échappé de justesse à un attentat alors qu’il célébrait la messe dominicale à l’Eglise Mont Sion. Cette tentative d’élimination physique a été révélée par un membre du commando recruté pour cette sale besogne, indique-t-on.

La conférence des Eglises catholiques du Burundi a annoncé la semaine passée le retrait des prêtres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).